1 2 AVEIITISSEMENT.
chez la plupart des habitants d’une même contrée.
Ensuite; suffit-ild’é tu d ie rla tête? c’est beaucoup, à
la vérité ; cependant, on voudrait également pouvoir
examiner aussi et comparer les os du bassin, des
ma in s , des pieds, e t , de ce côté , les matériaux manquent
dans la plupart des cas.
On désirerait aussi faire des dissections entières
de sujets choisis parmi les races humaines les plus
différentes, c’est ce qui jusqu’à présent n’a pu avoir
lieu. Dans tous les cas, les différences qu’on r e marque
entre les races les plus distinctes sont si
légères, que les observateurs s’y sont peu arrêtés.
Néanmoins, ne sait-on pas que des études approfondies
conduisent souvent à reconnaître certains d é tails
qui avaient d’abord échappé , et le jour où l’on
aura constaté leur persistance chez la plupart des
individus d’une même r a c e , la science anthropologique
n’aura-t-elle pas fait un grand pas? mais qui
peut dire combien il faudra de temps encore pour
obtenir un tel résultat?
S’attacher, dès à p ré s en t, à une étude minutieuse
des pièces renfermées dans nos musées, en augmenter
le plus possible le n omb re , sont les seuls moyens
de faire la science dont nous nous occupons ici.
Ouant à notre travail, il nous était tracé par les
matériaux rassemblés par M. Dumoutier et surtout
par son Atlas. Dans nos descriptions des caractères
des habitants des différentes localités visitées par
l’expédition du capitaine Dumo n t-d ’Urville, nous
nous attachons plus sérieusement à l’examen des
crânes qu’aux traits du visage , par cette raison que
M. Ja cq u in o t, dans le tome deuxième de la Zoologie
de cet ouvrage, a décrit avec soin l’aspect physique
des peuplades observées par les naturalistes de 1 A strolabe
et de la Zélée. Il importait de ne pas rep ro duire
ce qui avait déjà été écrit, d ’autant plus qu en
reproduisant ces descriptions, elles n’auraient pu
qu’y p e rd r e , M. le docteur Jacquinot ayant eu sur
nous l’immense avantage de voir les types eux-mêmes,
et d’être frappé par leurs ressemblances et leurs
différences. D’un autre côté, un ouvrage du même
genre et d’un intérêt très-réel, dû à un voyageur
américain, M. Pickering, publié récemment offre
aussi la description des caractères physiques de la
plupart des Polynésiens. Nous avons dû ainsi nous
borner à résumer très-succinctement les caractères
tirés de la forme générale de la tête et des traits du
visage, pour mettre en regard les caractères observés
dans le développement et les proportions des os.
É m i l e BLANCHARD