Viti et aux îles Tonga, si rapprochées les unes des
autres, deux races aussi dissemblables, le fait pai ait
moins étrange.
Entre les nations Malayo-Polynésiennes il y aussi
des différences appréciables, comme on n’en peut
douter, en rapprochant les récits des divers voyageurs
; mais i c i , dans l’état a c tu e l, il serait bien
plus difficile encore de les préciser qu’à l’égard des
peuples de la Polynésie ; c’est qu’aussi M. Dumoutier
ne nous a pas fourni les mêmes matériaux pour les
Malayo-Polynésiens ; et ce sont des matériaux de la
nature de ceux qu’a recueillis M. Dumoutier que nous
aurions besoin d’avoir en grand nombre.
Le type malais est disséminé également dans la
p lupart des îles de la Malaisie, et constitue même la
partie la plus considérable de la population dans
quelques-unes d’entre e lle s, comme à Java et peut-
être aussi à Sumatra. Quant à ceux-ci, leur type est
bien distinct des précédents.
Les Malais sont des hommes de petite ta ille , avec
les membres grêles; ils ont le visage co u rt, massif,
le front plus élevé, proportionnellement moins déprimé
que chez les nations dont nous avons déjà
résumé les caractères anthropologiques ; les yeux
noirs, étroits, brid és, et en général un peu obliques;
le nez petit et aplati; la bouche moyenne, avec les
lèvres médiocrement épaisses, et la couleur de la
peau d’un jaune cuivreux.
Ainsi que nous l’avons exposé dans nos précédents
c h ap itre s, le crâne des Malais diffère notablement
de celui des Polynésiens, des Micronésiens et des
Malayo-Polynésiens. Vu par d e v a n t, on reconnaît
aisément que la face est proportionnellement plus
c o u r te , que le coronal et les pariétaux ont plus
d’ampleur, ce qui ôte aux côtés les lignes parallèles
que nous avons observées dans les autres types, et ce
qui en même temps le rapproche davantage de la
forme du crâne des Européens. Ajoutons encore que
chez les Malais le coronal offre à peine un indice de
forme pyramidale, et que la portion occipitale du
crâne est sensiblement plus raccourcie que dans les
types p o ly n ésien , micronésien et malayo-polynésien.
Tout dénote dans le type malais une supériorité
fort grande sur ces derniers. Ce développement de la
portion antéro-snpérieure de la tête et le raccourcissement
de la région occipitale nous semblent en
être des indices frappants.
Or l’industrie des Malais, leu r civilisation qui date
de lo in , civilisation sans doute bien imparfaite, si on
la compare à celle des peuples de l’Europe, mais
déjà remarq u ab le, néanmoins, tout montre qu’il y
a dans cette race une somme d’intelligence tout autre
que chez les Polynésiens, Micronésiens , etc.
Les Malais se livrent au commerce, à l’agriculture,
à divers arts. Ils ont une é c ritu re , une littéra tu re ,
une histoire m êm e , au moins dans certaines parties.
Pour nous, ce sont des peuples à demi-civilisés et non
point des sauvages.
Ces Malais se ressemblent beaucoup entre eux sur
Artlivopologip. 1 4