mais non pas une similitude capable de les faire confondre
les uns avec les autres.
On voit combien ces questions anthropologiques
sont toujours compliquées, embarrassées, par les
impressions contradictoires et par les vues superficielles
des voyageurs. Si les Bughis sont originaires
du continent, comme cela peut paraître probable,
d’après l’existence d’une autre race à Célèbes,
comment seraient-ils devenus notablement différents
de ceux qui sont restés sur le continent? Cette question
vient naturellement. Cette différence est-elle
très-minime ; ne doit-elle être attribuée qu’à un
genre de vie pa rticulier, à certaines influences locales?
S’il en est ainsi, l’embarras devrait cesser.
L’idée de mélanges aux îles Célèbes entre les
colons et les premiers habitants peut se présenter
encore à l’esprit, mais il nous semble qu’il n’y aurait
guère lieu de s’y arrêter. Partout les métis, répéterons
nous en co re , sont rares comparativement à
la masse de la nation, et jamais quelques mélanges
n’ont modifié les caractères anthropologiques de tout
un peuple. Du reste, aucun voyageur ne dit avoir
vu des Alforas répandus parmi les Bughis.
L’expédition de Dumo n t-d ’ürville a séjourné à
Makassar, sur la côte ouest de Célèbes ; néanmoins,
peu de matériaux pour l’anthropologie y ont été recueillis.
Aucune empreinte de visage de Bughis n’a
été rap p o rté e , nous ne pouvons donc parler de la
physionomie des hommes de cette nation. M. Dumoutier
a seulement réuni quelques crânes; deux
sont représentés dans son atlas; l’un (pl. 38, fig. 3
et A) provient de la collection du Musée d’histoire
naturelle de Batavia ; il est donné comme étant celui
d’unna ture lde l’État de Sidenring, situédansla partie
centrale de Célèbes; l’autre (pl. 38, fig. 1 et 2) est
donné comme un naturel de Oiiadjou,et provient
sans doute aussi du cabinet de Batavia.
Ce dernier, de la race des Bughis, appartient bien
au type ma la is , tel que nous l ’avons décrit sous le
rapport ostéologique. Comparons cette tête à celle du
naturel d’Amboine, dont nous avons parlé, et qui
est représentée sur la même planche ; on reconnaît
de tous points les mêmes proportions , absolument
le même type, absolument la même race.
Il en est tout autrement pour le premier, pour le
naturel de Sidenring. C’est bien comme chez ceux-ci,
une face courte, remarquablement courte même, à
cause de la grande brièveté de l’os maxillaire supérieur.
Mais, du reste, tout diffère; le sommet de la
tê t e , loin d’être large comme chez les précédents, se
rétrécit et affecte la forme pyramidale ; le front est
plus déprimé; les apophyses zygomatiques sont plus
saillantes, ce qui paraît dû surtout an rétrécissement
de toute la partie supérieure de la tête ; le maxillaire
supérieur est très-court et très-saillant. Avec cela
l’occipital est peu allongé, en sorte que la distance
de la partie la plus saillante du coronal à l’origine de
l’occipital n’est pas plus considérable que la hauteur
de la t ê t e , mesurée de l’apophyse mastoïdienne à la
suture du coronal avec les pariétaux. Tout nous porte