qui ont séjourné longtemps dans une contrée et se
sont familiarisés complètement avec l’aspect de la
population au milieu de laquelle ils ont v é cu , les
différences sautent aux y e u x , lorsqu’on voit les habitan
ts d’un pays voisin ; mais ni les uns ni les autres
ne sont anthropologistes, et quelques particularités
superficielles servent à former leu r opinion. Sir T. S.
Rafles regarde les Javanais comme très-seniblables
aux Siamois. Un voyageur de ce temp s-c i, M. Earle,
qui a résidé dans l’empire de Siam, nous dit : « A u -
» cune autre nation ne ressemble a u x Siamois ; les Ma-
» lais leur ont donné leu rs pommettes saillantes et
» leurs nez épatés, les Chinois leurs yeux, les Birmans
» leur taille '. »
De tels faits suffisent bien pour mo n tre r qu’il n’est
pas facile de savoir exactement ce que chacun entend
par le mot de ressemblance.
Suivant le capitaine Rafles, les habitants de Java
et de Madura, petite île située au nord de Java, sont
d’une taille au-dessous de la moyenne , quoique
moins petits que les Bughis et beaucoup d’autres
insulaires. Ils sont bien faits. Leurs membres sont
grêle s, avec les poignets et les chevilles remarquablement
petits. Leur front est h a u t, avec les so u rcils
bien marqués et éloignés des y eu x , qui sont de
couleur noire et un peu chinois ou plutôt ta rta re s,
sauf le rapport de la direction de l’angle interne. Le
nez est petit et un peu aplati; la bouche est bîènfaite,
Residence in the kingdom o f Siam.
mais avec les lèvres épaisses ; les pommettes sont en
général proéminentes. La barbe est rare. Les cheveux
longs et noirs, quelquefois bouclés, et teints avec une
couleur d’un b ru n rouge foncé. La contenance des
Javanais est douce, placide et intelligente. La nuance
de leu r p e a u , de même que celle des autres insulaires
orientaux , est plutôt jau n e que cuivreuse ou
n o irâtre ; mais sous ce r a p p o r t, on observe des différences
suivant les classes sociales et suivant les
districts.
M. Dumontier nous a fourni le buste moulé d’un
Javanais, c’est celui d’un jeu n e matelot de vingt à
vingt-cinq ans (pl. 17, fig. 1 ) , dont les tra its se
rap p o rten t assez bien à la description du capitaine
Rafles, que nous venons de citer. Le visage de cet
individu est co urt et massif, avec le front rem a rq u a blement
élevé, comparé à la h au teu r totale de la face.
Les yeux sont p e tits, b rid é s, et réellement un peu
obliques, sans que cette obliquité soit aussi p ro noncée
que chez les Chinois. Le n e z , fortement déprimé
à son origine, est court, large, écrasé, avec les
ailes sensiblement relevées. La bouche est moyenne,
avec les lèvres très-médiocrement épaisses et les côins
surbaissés. Le menton est c o u rt, arrondi et assez
saillant. Chez ce Javanais, homme jeu n e dont le
visage est rem p li, les pommettes ne sont pas trè s-
proéminentes ; la barbe manque absolument.
Si nous comparons cette tête à celle du Timorien
(p l. 11, fig. 1) dont nous avons déjà p a rlé , nous ne
trouvons aucune ressemblance. Tout diffère, la coupe