entre les Guanches et les Égyptiens ; aucune autre
preuve n’est venue appuyer cette présomption.
A raison de diverses ressemblances de mots de la
langue des anciens Guanches et celle des Berbères
de Shuluh, on a cru avoir trouvé l’origine des habitants
des îles Canaries; toute autre preuve manque ,
et comme rien n’indique que les B erbères de Shuluh se
soient adonnés à la navigation, la relation indiquée
par des mots de la langue ne se trouve fortifiée par
aucune autre considération.
Que les Guanches aient formé une race p articulière
ou qu’ils aient été les descendants d’une race de
l’Afrique, ce qui est évident, c’est leur ressemblance
avec les autres races atlantiques. Ces hommes avaient
généralement une haute s ta tu re , la peau b r u n e , les
cheveux noirs. Leurs crânes déjà décrits par Blu-
menbach ' et par plusieurs autres ont une analogie
frappante avec ceux des habitants du nord de l’Afrique.
Il serait donc essentiel d’examiner les caractères
craniologiques delà plupart des peuples de cette région
du monde pour déterminer ceux des Guanches. Étude
intéressante â faire, mais peu aisée, vu la rareté
dans nos Musées des matériaux indispensables pour
se livrer â une telle recherche. Dans les têtes des
Guanches, la portion antéro-supérieure a un beau
développement, le coronal est large, et vu de face son
sommet présente une ligne qui ne diffère guère de ce
que l’on voit dans les crânes d’Européens.Vu de profil
' Decad.es cranior., V.
il est médiocrement rejeté en arrière, plus que dans
la plupart des têtes d’Européens, moins en général,
ce nous sem b le , que chez les habitants du nord de
l’Afrique. Les os maxillaires sont peu avancés. Il est
facile de se convaincre que les Guanches, comme type
h um a in , ont une supériorité considérable sur les
peuples d’une grande partie du monde, et doivent
être classés â côté des nations qui s’étendent le long
du nord de l’Afrique. La civilisation des Guanches
n ’était pas très-avancée; peu d’arts avaient pris
naissance chez ce peuple; isolé comme il l’é ta it, on
le comprend sans peine.
ALGERIE.
Crânes, pl. 45.
M. Dumoutier a cru devoir donner dans son Atlas
la représentation de quelques crânes d’Algériens provenant
d’hommes de différentes tribus. Comme
termes de comparaison, ils sont ici d’une faible
utilité. Il au rait fallu avoir mis en présence, après le
type in d o u , des sujets représentant les peuples de la
P e rse , de l’Arabie, de l’Égypte, etc. Alors on aurait
suivi pas â pas ces modifications légères qu’on observe
dans les crânes d’hommes de diverses races. Les trois
têtes d’Algériens de notre Atlas ne sont donc pas très-
nécessaires à notre sujet. Elles s’éloignent trop des
têtes des races océaniennes pour q u ’on se livre ici à