physionomie des naturels est à peu près la même
dans toute la Nouvelle-Hollande, autant qu’on peut
en juger par les relations des voyageurs et par ce
qu’ils ont vu eux-mêmes. « 11 peut y avoir quelques
» différences dues aux localités, disent ces natura-
* lis te s , mais elles ne modifient pas essentiellement
* le type général L »
Dans la relation de l’Expédition des États-Unis,
M. Wilkes s’exprime ainsi au sujet des habitants de
la Nouvelle-Hollande : « Les naturels de l’Australie
» diffèrent de toutes les autres races d’hommes par
» leurs tra its , leur couleur, leurs habitudes et leur
» langage. Leur couleur et leurs traits les assimilent
» au type africain, leur longue chevelure noire soyeuse
» ressemble à celle des Malais ; par leur langue ils se
» rapprochent plus de nos Indiens d’Amérique, tandis
» qu’il y a beaucoup de choses dans leurs caractères
»physiques, leurs manières, leurs coutumes , qui
» n’ont point d’analogues chez aucun autre peuple. »
« Ces naturels sont de taille moyenne , peut-être
» un peu au-dessus; ils sont grêles, avec de longs bras
» et de longues jambes. Par suite de leur misérable
» v ie , de leurs habitudes irrégulières et de leur mau-
» vaise n ourriture , ils sont extrêmement maigres, et
» comme leur maigreur est accompagné d’un consi-
» dérable développement de l’abdomen, cela leur
» donne une singulière apparence. Le contour de la
« face est entre l’Africain et le Malais. »
Voyage de /’Astrolabe, Zoologie , t. I.
« Le front est ordinairement haut et étroit ; les yeux
» petits, noirs et enfoncés, le nez très-déprimé entre
» les yeux et élargi à la b a s e , ce qui est fait dans
» l’enfance par la mère, la forme naturelle du nez étant
»aquiline; les pommettes sont élevées, la bouche
» est large et garnie de fortes dents bien rangées ; le
» cou est mince et court. Leur couleur approche de
»la teinte chocolat, ou le noir rougeâtre, variant
» beaucoup en intensité. Leur caractère distinctif le
ï plus frappant se trouve dans leurs cheveux analo-
» gues à ceux des Européens à chevelure n o ire , quoi-
» que plus soyeux ; ils sont disposés par boucles et
» leur donnent un aspect totalement différent des
» Africains, de même que des Malais et des Indiens
» américains. La plupart d’entre eux ont des barbes
» épaisses et des moustaches ; ils sont plus poilus que
» les blancs. »
Cette description s’accorde parfaitement avec celle
de Freycinet.
M. Pickering, dans son ouvrage déjà souvent cité
ici, nous répète avec ses prédécesseurs que les Australiens
peuvent être caraciérisés en termes généraux
comme ayant la couleur et les traits de la race nègre
avec des cheveux à la place de laine.
Il ajoute : «Après un plus complet examen on re-
» marque d’autres dissemblances ; et je peux dire
» qu’on trouvera très-généralement que le front ne
» se rejette pas en arrière comme chez les n è g re s ,
» un oeil remarquablement enfoncé le faisant paraître
» avancé. L’oe i l , en même temp s , quoique toujours