que chez les Polynésiens, surtout si l’on en excepte
les Tongans ; la face surtout est moins longue, caractère
en rapport avec la différence dans la forme du
visage des deux types , telle qu’elle nous est dépeinte
par un grand nombre de voyageurs. Gependant, dans
le sujet que nous examinons i c i , les caractères sont
moins prononcés que chez beaucoup d’autres naturels
de la Malaisie , circonstance propre à faire croire que
l’individu n ’est pas de pure race malaise.
Un troisième sujet est représenté par M. Dumoutier
(pl. 37, fig. 1 et 2) comme étant encore de la
même localité. Ce serait la tête d’un homme d’Am-
noubang. Cette tête diffère encore d’une manière
très-sensible des deux premières ; elle est placée sur
notre planche entre deux têtes de naturels de la
péninsule de Malacca ; elle a , en effet, une grande
analogie avec ces deux dernières, mais elle n’a plus
l’indice de forme pyramidale dont nous venons de
parler et qui existe chez celles-ci. La forme du coro
n a l , chez l’individu d’Anmoubang, est celle des
têtes de Mariannais que nous avons décrites, large et
peu élevé. Ici le crâne est notablement plus étendu eu
arrière que dans la plupart des têtes de Malais que
nous avons examinées, cl la saillie des os maxillaires
est aussi prononcée que chez les Papous. Néanmoins
la face est c o u r te , e t , en considérant le sujet à ce
point de v u e , on le rangerait inévitablement avec les
Malais plutôt qu’avec les Polynésiens.
Ainsi les trois têtes de Timoriens figurées par M. Dumoutier,
si la provenance des trois est bien réelle,
diffèrent entre elles d’une manière notable. Nous
serions portés à penser qu’il y en a deux, sinon les
trois qui ne sont pas de pure race malaise ; ce qui
n’a pas lieu de su rp ren d re , en songeant que Timor
est occupée sur divers points par des hommes étrangers
au p ay s , ou par leurs descendants, ou par des
métis provenant de ces étrangers et des autochthones.
Toujours est-il qu’avec les matériaux que nous
avons sous les y e u x , il demeure impossible de caractériser
anthropologiquement les véritables naturels
de Timor.
ARCHIPEL DES MOLUQUES.
Crânes, pl. 38.
L’archipel des Moluques, situé sous l’équateur, à
l’ouest de la Nouvelle-Guinée et de l’île Waigiou et à
l’est de l’île Célèbes, est bien peu connu encore
sous le rapport de sa population. Les principales
île s , comme Gilolo , Céram , Banda , Amboine, Ter-
n a t e , ont médiocrement attiré jusqu’ici l’attention
des anthropologistes. L’expédition de Dumont d’Urville
a visité ces îles, à l’exception du groupe de
Gilolo. Le docteur Jacquinot déclarant que les naturels
des îles Moluques, comme ceux des autres archipels
de la Malaisie, sont partout les mêmes, reconnaît
néanmoins la présence d’un certain nombre d’individus
venus du dehors et par suite de métis.
Les relations des voyages aux Indes orientales
Anthropologie. I l
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