III.
TRAVERSEE DE T EN E R IF F E A LA PRAYA.
Nous remîmes à la voile le 21 juin 1826, et nous fîmes
route eu contournant l’ile à bonne distance pour éviter les calmes
de la côte. La masse des terres était enveloppée d’une
brume épaisse qui nous cachait entièrement les flancs du Pic ;
sa cime seule se montrait de temps en temps au-dessus des nuages
, comme une ilc susjiendue dans les airs.
Nous fûmes ¡iresque toujours poussés vers La Praya par
une belle brise de N.E. ou d'E.N.E. La mer était h ou leuse , et
la température se maintenait presque constamment entre
20“ et 23°.
Le 28 ju in , à midi quarante-cinq minutes, uous aperçûmes
l ’ile de Mai, qui nous restait alors dans l ’Ouest, à la distance de
18 milles. Une jolie brise de N.O. nous en fit approcher rapidement.
A 3 heures i 5 minutes, n’étant plus qu’à 2 milles et demi
de te rre , on fil une station pendant laquelle la sonde ne trouva
pas le lond à 80 brasses.
La pointe S.E. de File nous restait alors dans le S .S .O ., position
favorable pour fixer sa longitude. Après la sta tion , nous
prolongeâmes toute la partie S.E. de Mai à petite distance, et
M. Lottin prit les relèvements nécessaires pour en lever le plan.
A 5 heures 45 minutes du soir, nous étions à un demi-mille de
la pointe S .E ., et nous fîmes route pour nous trouver le lendemain
sur San-Yago.
Celte partie de l’ile de Mal est peu élevée, non boisée et bordée
de récifs qui ne paraissent pas s'étendre à plus d une demiencâblure
au large. Deux pitons assez remarquables se montraient
dans l ’intérieur. Nous avons exploré une étendue de
i 5 milles de la c ô te , de i 5” a i ' â i 5° 8 'lat. N.
Le lendemain 29, au point du jo u r , nous vîmes l'île San-
Yago dans rO .N .O ., et celle de Mai dans le N.E., celle-ci chargée
de brumes. Pour c e la , il fallait que le courant nous eût
beaucoup portés vers le Sud dans la nuit.
Nous étions alors â 10 milles dans l ’E. 1/4 S.E. de la pointe
de La Praya, qui est en même temps la pointe S.E. de l ’île
entière. Nous fîmes route pour le mouillage qui est facile â
gagner , la baie n’offrant aucun danger, et formant un vaste
enfoncement ouvert aux vents du S.E. seulement.
Des relèvements furent pris sur tous les points remarquables,
afin de lier leurs |)Ositions aux observations qui allaient être
faites à terre. A 9 heures i 5 minutes du ma tin , on laissa tomber
l ’ancre par 1 2 brasses, fond de sable. Dans cette position ,
nous relevions ;
La pointe O. de la baie, a u ................. N. 87” O.
Le fort de La P r a y a , a u ........................ N. 36 O.
La poiute E. de la b a ie , a u ................. S. 86 E.
Les observations de M. Jacquinot furent faites sur la pointe
du débareadaire, à 100 toises daus le S.E. de la ville , et nous
étions mouillés à i mille environ dans le S.E. de cette pointe.
La latitude résultant d’une série de six hauteurs du soleil
près du méridien fu t.................... i 4° 54' 36" N.
A u même instant M. Gressienobtenait à bord, par une simple
hauteur méridienne i 4° 53' i 3 ' N.
La différence de longitude entre Ténériffe et La P r a y a , mesurée
par la montre 11° 38, dans un intervalle d en eu fjo u r s , a été
7° 15 8,0, et nous en avons conclu pour la longitude de La
P r a y a .................................................................. 25° 48' 35" O.
43 ,
Juin
182C.