uns semblaient s’élever à 4 ou 5 brasses du niveau des eaux.
Aussitôt nous laissâmes porter à l’O .S .O ., pour nous éloigner
à angle droit de la direction du récif. La sonde signala d’abord
10 brasses ; le momeut d’après, elle ne donna pas de fond à 3o
brasses, et les coraux avaient disparu.
Nous venions de traverser un banc dangereux, qui s’étend
à 6 ou 7 milles, peut-être davantage, à l’O. des îles Chaptal.
Cette rencontre imprévue nous avait forcés de nous éloigner
sous le vent des te rre s, et je me décidai à terminer lâ l ’exploration
des lies V iti. A 8 h eu r e s , nous fîmes une dernière station
en vue des iles; puis, à l’aide d’uue jolie brise du S .S .E ., nous
cinglâmes à l’O .S .O ., pour nous diriger vers les îles Loyalty.
Ainsi se termina pour nous la pénible reconnaissance des
îles V iti ; elle avait duré i8 jo u r s , e t , pendant les i 4 premiers,
nous avions été continuellement contrariés par de gros temps,
uu ciel couvert et une mer houleuse.
Nonobstant les contrariétés sans nombre contre lescyuelles
uous eûmes à lu tte r , tout nous porte à croire que notre travail
a été exact. Toutes les positions en longitude des diverses
iles portées sur notre carte sont assujetties d’une part au méridien
de Pangaï-Modou sur T o n g a -T a b o u , de fau tr e à celui
qui passe par le sommet d’E rronan, S i l ’on ju g e à propos,
par la suite, de modifier ces deux positions, il faudra faire
varier, proportionnellement au nombre des jours de la traversée
, les différents points de l ’archipel Viti.
Au fur et à mesure de notre exploration, nous avons rendu
compte des courants et des circonstances atmosphériques. Il
nous reste â dire que le baromètre resta constamment a la
station de 28' 2'-, et s’en écarta rarement de plus de i ‘ en
dessus ou en dessous. Le thermomètre oscilla entre 23° et 26°,
tant â l’air qu’à la surface des eaux; cependant, lorsque nous
fûmes un peu â l’abri des vents de S .E ., surla partie occidentale
de Viti-Levou, il se fixa entre 26° et 27°, et monta jusqu’à 28°
dans la journée du 10 juin.
Poussés par de fraîches brises de l’E. et de l ’E .N.E., nous
eûmes bientôt franchi fespace de mer qui séjiare la partie
occidentale des iles V iti de la partie méridionale des Nouvelles-
Hébrides. L'ile Erronan était un de ces points du voyage de
d’Entrecasteaux auquel je tenais vivement à rattacher nos travaux
, avant d’entreprendre de nouvelles explorations.
Dès le i 3 ju in , suiTes 4 heures 40 minutes du soir , la brume
s’étant dissipée, l’Ile Erronan se découvrit tout-à-coup à nos regards,
sous la forme d’un cône isolé, à pans escarpés, et largement
tronqué au sommet. Nous en étions alors à 3o milles;
mais son isolement et sa grande hauteur faisaient paraître
cette île plus rapprochée qu’elle ne l’était réellement.
Dès 8 beures du soir, dans la crainte que le courant ne nous
fit dépasser cette ile et celle d’Annatom dans la n u it, je restai
aux petits bords.
Le 14 , à 2 heures du m a tin , nous laissâmes porter à f O.N.O.
Nous n’avions pas perdu de vue Erronan, dont f ombre prononcée
ressortait encore sur celle de la nuit. Nous n ’en passâmes
qu’à 4 beues au S. L'aurore nous fit voir les sommets
d’Annatom, et nous cinglâmes pour nous en rapprocher, A 8
heures 25 minutes du matin , nous passâmes par le méridien
de la pointe orien ta le , et à 9 heures 5o minutes jiar celui de
la pointe occidentale. Comme nous la prolongeâmes à 2 lieues
de distance dans une assez grande é tend u e , nous pûmes fexa-
miner avec attention.
M. Pâris fut chargé du travail géographique rela tif aux
deux îles.
Annatom a 10 milles de longueur de l ’E, à fO ., sur 6 milles
de largeur du N. au S. Cette ile est surmontée par de hautes
montagnes qui ne laissent au rivage qu'une lisière de terre
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