L’ile Otea a 20 milles de longueur N. et S. Elle semble être
le prolongement de la côte de S b o u ra k i, dont le cap Moe-Hao
est l’extrémité -N., et forme ainsi la bande orientale de la grande
baie Sbouraki. Elle est de hauteur très-inégale, offrant plusieurs
pitons élevés répartis dans sa longueur ; le point culminant
est à peu près au centre de l'ile.
Toute la côte de l’E. que nous avons prolongée nous a paru
aride, bordée de roches noires coupées à pic; on voyait par
intervalles de grands espaces qui avaient l’apparence de belles
|)lages d’un sable très-blanc; m a is.a ve c la lunette on distinguait
parfaitement que c’était une suite de roches blanches.
Les sommets, surtout celui du N., sont couverts de bois. Nous
n’avons remarqué aucun indice d’habitants ni d'habitations;
aucune fumée même n ’a signalé la présence d’un être appartenant
à l ’espèce humaine.
Dans la jjartie S. de l ’ile est un enfoncement assez considérable
ouvert à l’E. ; et lo r sq u e , plus tard , nous prolongeâmes
la bande O. d’O tea , nous vimes, à la même hauteur , un autre
enfoncement ouvert à l’O. ; de sorte qu’en cet endroit 1 île doit
avoir au plus i mille de la rg e u r , tandis qu’elle a jusqu’à 10
milles dans cette dimension sur d’autres points.
A m id i, nous étions â 4 milles dans le N. de la pointe septentrionale
d'Otea. Cette pointe est accompagnée par plusieurs
rochers aigus ipii alfectent les formes les plus b iza r res , et dont
quelques-uns sont fort déliés au sommet, ce qui lu i a fait donner
le nom de pointe des Aiguilles.
Dès 9 heures du matin nous avions vu sortir par le S.O. des
Aiguilles une terre éloignée et élevée, que nous [jrimes d’abord
pour la grande terre de l'autre côté de la baie Sbouraki ; mais
nous acquîmes bientôt la certitude que c’était une île (Shou -
to u ro u ), dont Cook ne fait aucune mention. Nous la comparions
a l’ile Imb ros, dans l’arcbipel du Levant.
A mesure que nous dépassions la pointe des Aiguille s, nous
découvrions successivement les nombreuses iles dispersées â
l’entrée delà baieSbouraki, coup d ’oeil qui produisait l ’effet leplus
pittoresque et le plus animé; et dès midi, nous avions reconnu
l’ile Taranga (la Poule de Cook), avec son sommet ressemblant
à deux cheminées •. elle restait alors à l ’O. â 33 milles.
A notre station du soir, nous étions à 7 milles dans l ’E. du
petit groupe de Moko-Hinou, formé de trois petites iles plates
et de jilusieurs rochers. L ’un de ces derniers fut nommé le
Navire et un autre le F an a l, à cause de leur similitude avec
ces objets.
Un g ra in , qui vint du S.O., nous empêcha de donner entre
les îles Otea et Sboutourou; et après avoir reconnu la Poule et
les Poussins ( Ta ranga et Moro-Tiri ) , nous passâmes la nuit
sous très-petite voilure.
Presque toutes les poin te s, vues daus cette jo u rn é e , sont
taillées v er ticalement, paraissent saines, et sont accompagnées
d’îlots qui y sont sans doute réunis â marée basse. T o ut est
aride ; les sommets seuls d’Otea offrent des arbres. Nous étions
trop éloignés de Sboutourou pour en vo ir les détails.
Le 21 , au jo u r , nous nous trouvions à quatre lieues daus
le N. d’O tea , dont l ’ile Aride paraissait alors former la pointe
E. ; nous avons reconnu successivement toutes les terres de la
v e ille , et vu que le courant nous avait fait dériver de 8 à 10
milles au N. ; aussi avons-nous commencé à entrevoir les îles
Tawiti-Rahi (Pauvres Chevaliers de C o o k ) , et les sommets déchiquetés
de Tewara ( Bream-Head ) , quoique distants les uns
et les autres de plus de 3o milles.
Toute cette journée nous eûmes très-beau temps, petite brise
de S.E, et E.S.E., mer uuie. A midi, nous passions à 6 milles au
N. des îlots, en apparence inhabités, de Moko-Hinou.
Notre station de 3 heures du soir se fit par 80 bra sses, vase,
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