38-2 VOYAGE DE L’ASTROLABE.
Sci,u..„i,r,. devant u»e portion de còte déjà explorée par d'Entrecasteaux,
et la petite lacune de a 5 lieues qu’avait laissée ce navigateur,
avait déjà été rcm|dic ]iar M. Duperrey. Nous nous sommes
bornés à prendre de temps en temps des relèvements pour
vérifier les opérations de nos prédécesseurs, et nous nous sommes
trouvés jiarl'aitcment d’accord avec eux.
Le 8, vers 11 heures du m a tin , la brise s'est établie à
l ’E . S . E ., et nous avons fait route jilus régulièrement le long
des côtes de la Nouvelle-Guinée, devant renfoncement où doit
sc trouver le petit port de Geelwink. Au so ir , le temps est
redevenu o rageux, le veut a sauté à divers airs du compas, et
uous avons fait peu de route daus la nuit.
Le g , sur les lo heures du m atiu , il s’est formé une [letite
brise d'E. qui nous a permis de poursuivre tout doucement notre
route. Le m a tin , nous passions à 3 lieues des terres du cap Ein-
b arbakeii, e t, le soir, nous étions arrivés à peu près à la même
distance de la pointe Toupet, L ’espace compris entre ces deux
[iromontoires creuse dans les t e r r e s , qui sont généralement
a eores, couvertes de bois et sans aucune apparence de culture.
Deux ou trois fumées isolées, les seules que nous ayons remarquées,
indiquent une faible population. Dans l ’intérieur,
continue de régner la liante cbaine des monts A r fa k , qui de
Doreï s’étend jusqu’au cap dc Boune-Espérauce et même au-
delà. Deux pitons plus élevés encore que le reste de la chaîne
dominent le cap Embarbaken.
Le lo , dès 5 heures 1/2 du matin , nous découvrimes les deux
iles Mispalu à peu de distance dans le S .S .O . Déjà nous avions
dépassé le cap Goede-Hoop (cap de B on n e -E sp éran ce ), et
favorisé par une jolie brise d’E .N .E . , je manoeuvrai pour me
placer sur le méridien des îles Mispalu, au moment des observations
d’angles horaires; à g beures 10 minutes, M. Jacquinot
))ut en observer, tandis que nous nous trouvions précisément
CHAP. IL— HYDROGllAPHIE. 383
à lo milles au N. du monde du plus occidental de ces deux îlots.
Le résultat des observations de cette année plaça l ’île Mis-
pabi occidentale par 129° long, E . , c’est-à-dire 4 minutes
plus à l'O. que d’Entrecasteaux et 5 minutes et demie plus à l’O.
que M. Duperrey.
Le 19 ju liid e ra iiu é e suivante, uous trouvant à 14 milles auN.
du même îlo t , les observations donnèrent 129” 48' 55" long. E . ;
e t, à notre retour eu France, nous adoptâmes définitivement la
moyenne de ces deux positions, savoir: 129° 45' 48" long. E . ,
cédant en cela à l’autorité de M. de Bossel qui considérait ces
chiffres comme dignes de toute confiance.
Ici se tcrmineut nos travaux sur la côte N. de la Nouvelle-
Guinée, ayant, dans une exploration de 29 jours sous voiles,
déterminé la configuration de plus de 900 milles de côtes peu
ou point connues.
Nos opérations terminées sur la côte de la Nouvelle-Guinée,
il ne s’agissait plus que de poursuiv re, le plus lestement possible,
ma route vers Amboine. Les vents malheureusement établis
au S . O . et O .S .O me forcèrent de renoncer au projet que
j ’avais formé depuis long-temps, de me diriger, par le détroit
de Dampier, eutre Waig iou et Bataiita. Malgré ma répugnance,
il me fa llut suivre la route tant rebattue par les n a v ig a teu rs,
au N. d e là première de ces îles. Depuis le matin , les pitons
sourcilleux qui la couronnent se montraient aux bornes de
l ’horizon, à plus de ving t lieues de distauce, et le soir nous
découvrions une grande partie de ses terres, bien qu’éloignées
encore de 10 ou 12 lieues.
Le courant a rc|)ris toute sou action ; uous cinglons précisément
sous f équateur, et nous subissons tous Faction d’une
chaleur accablante que redouble le voisinage des grandes terres
de la Nouvelle-Guiuée.
Le 1 1 , à 9 beures du matin, nous trouvant sur le méridieu
96.
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