les a contrariés, mais on leur a fait comprendre qu'il était indispensable.
Mouala a une forme triangulaire et peut avoir 1 8 ou 20 milles
de circuit ; elle est montagneuse, haute de 3oo toises environ
et couverte de bois. Lorsque nous l’aperçûmes, le i " juin, au
matin , uous en étions à 11 lieues dans le N. ; et quand nous
la perdîmes de v u e , le 4 , nous eu étions à la m êm e distance
dans l’O.
Ses rivages offrent quelques bouquets de cocotiers ; mais
nous n'aperçûmes sur la côte septentrionale ni pirogues , m
cases, et Tomboua-Nakoro nous dit que les habitants s’étalent
établis sur la partie S.O. de file . En certains endroits le récif
s’ayiproclie beaucouji du rivage; mais en d’au tre s , aux trois
polutes su rtou t, il s’étend jusqu’à 3 milles au la rg e , et il est
yn-obable qu’on pourrait trouver eu dedans de cette ceinture
quelque mouillage praticable.
Le 2 , à 1 beure du matiu, nous reprîmes la bordée du S.
pour nous rapprocher de f i l e , ayant toujours une forte brise
d'E, et uue grosse houle.
A 7 heures 40 miuutes, ue nous trouvant plus qu’à 4 milles
de la côte septentrionale, ou mit en panne, et la baleinière fut
mise à l ’eau pour porter nos six passagers, qui partirent comblés
de présents et reconnaissants de nos procédés généreux
envers eux.
A 9 heures 5o minutes, la baleinière fut de re to u r , après
avoir déposé les naturels sur uu point où les récifs ne s’étendent
pas à plus d’une demi-encâblure de la côte. A la même
heure , nous fîmes une station sur le méridieu, et à 2 milles de
la poiute occidentale des r é c ifs , sans trouver fond par 80
brasses : puis faisant route au S . , nous prolongeâmes à peu de
distance la partie O. de file ,s a n s remarquer de passe daus le
r é c if, bien qu’au dedans de cette ceinture la mer parût assez
profonde pour offrir de bons mouillages.
A 10 heures 1/2, nous aperçûmes daus le S.E. de Mouala les
sommités de l ’île Totoua ((ui en est à 7 lieu e s, et peu après ,
dans le S ., f ile Motougou, à 9 lieues au S. 1/4 S.O. de Mouala.
A midi, nous étions par 18° 40'lat. S ., précisément sur le
parallèle des brisants les plus avancés vers le S. de M oua la ,
et â 2 milles de distance seulement.
Le vent soufflait avec force de l’E. ; et dès que nous eûmes
dépassé fa b r i de f ile et de ses récifs, nous retrouvâmes une
mer très-dure.
Nous avons couru au S. jusqu’à i heure 5o miuutes, pour
mieux reconnaître les îles Totoua et Motougou. A cette heure,
la première qui se trouvait à 6 lieues dans l’E., nous |)arut au
moins aussi grande que Mouala , médiocrement élevée et entrecoupée
de hauteurs et de terres plus basses. A la même distance,
et droit au S., Motougou semblait uue terre peu étendue,
mais d’une élévation considérable.
Dès que nous eûmes tcrmiué nos opérations sur ces trois
île s, nous laissâmes porter au N .O., pour uous ra|>procher de
Nbao et des terres plus à fO . A 5 heures 1/2, nous avons entrevu
un instant les sommités de Nbao à 12 ou i 5 lieues dans le
N.N.O; puis nous avons passé la nuit en courant de jietits
bords sous les h un ie rs , deux ris pris. Le temps est détestable ,
et le vent souffle à fE , et E.N.E. grand frais, avec un ciel
très-chargé et une mer très-grosse.
Le courant, qui nous avait portés constamment vers le N.O.,
de 12 à 17 milles par jou r tant que nous étions dans la partie
orientale de f a rch ip e l, nous entraîne maintenant de 11 et 27
milles vers le S .O , comme si Tabe-Ouni et Vanoua-Lebou formaient
une digue contre laquelle il viendrait se heurter et
(|ul fob lig erait à prendre uue nouvelle direction.
Voyage de ¡Astrolabe.