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Mai
182C.
,30 VOYAGE DE L’ASTROLABE.
Quant à la force du courant général, nos tableaux démontrent
qu’elle a varié depuis i 8 milles jusqu'a 4 i milles eu 24
heures, c’est-à-dire, depuis o” 75 jusqu’à 1^75 par heure. Mais
il faut faire attention que ces résultats ne domient que des
vitesses moyemies; et je crois pouvoir affirmer qu’il est des
endroits et des moments dans le détroit où la vitesse du courant
peut s’élever jusqu’à 3 et 4 noeuds, tandis que sur d’autres
points et dans d’autres moments elle doit tomber au-dessous
d’un demi-noeud.
A notre r e to u r , en 1829, dans la journée du 16 mars, nous
eûmes une occasion favorable de mesurer la vitesse du courant
général depuis Trafalgar jusqu’au rocher de Gibraltar. En cinq
heures de temps, nous parcourûmes un espace de 48 m ille s ,
taudis que le loch ne donnait que 7', 5, ce qui réduisait le
chemin dù aux voiles à 38^5 ; d'où il résulte que le courant
nous avait portés de 10 milles eu 5 h eures , ou de 2 milles par
heure, à très-peu de chose près.
Eatlgués de la lutte prolongée que nous venions de soutenir,
le 21 mai nous mouillâmes près d e là pointe de Carnero. Cette
station serait très-commode pour attendre les vents favorables,
attendu qu’oii n’a qu’à déployer les voiles pour se retrouver sur-
le-cliamp dans le détroit; mais le fond est de mauvaise tenue ,
les ancres n’y mordent p o in t, et l'on est à chaque instant exposé
à chasser. C’est ce qui nous arriva deux fois daus de légères
risées; aussi je pense qu'il vaut beaucoup mieux aller
mouiller devant Algésiras ■. encore faut-il avoir soin de se maintenir
devant la v ille , car dès qu’on dépasse la ligne de ses
d e r n i è r e s m a i s o n s v e r s l e N o r d , l a q u a l i t é d u f o n d c e s s e d 'ê t r e
aussi bonne.
Nos montres furent réglées avec soin par M. Jacquinot, et
nous choisîmes pour point de départ la pointe de Carnero, dont
CHAP. II. — HYDROGRAPHIE. 167
la position, d’après la carte de T o fin o , fut adoptée, comme
il suit ;
36“ 4’ 3o" lat. N. 7” 44 zz" long. O.
La déclinaison observée à terre fut de 21“ 22’,3.
Au m ouillag e , le baromètre s’est constamment soutenu
eutre 28'’' i ‘,5 , et 28'’ 4)6 . Le thermomètre à l ’ombre a varié
depuis 1 5“ ju sq u ’à 23“, suivant les jou rs et les heures de la jou r-
née. La température des eaux superficielles a oscillé seulement
entre les limites de i 5° et 17 “.
Le 6 ju in , une brise de N.E. mieux é tab lie , accompagnée
d’une brume impénétrable, nous permit enfin de franchir le
détroit. Mais en prolongeant de trop près la côte d’Espagne,
et à 80 toises environ de la pointe Aceb u ch e , t Astrolabe talonna
fortement sur un plateau de roches. Ce plateau dangereux
ne m’a point paru indiqué d’une manière positive sur la
grande carte du détroit qui fait partie du Neptune de la
Méditerranée.
Mai
»820.
i I L
TRAVERSEE DE GIBRALTAR A T EN ER IE FE .
Une fois lancés sur l’Océan Atlantique, nous eûmes encore
durant quelques jours des vents variables accompagnés de b ru mes
, et un courant généralemeut dirigé au S u d , mais peu considérable.
Entre les parallèles de 33“ et 3a° lat. N . , nous trou-
4 2 .