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Durant notre séjour dans ce bassin, le baromètre resta fixé
à 1 1', et le thermomètre entre 17 et 18°.
Les observations de m a ré e , faites dans la journée du 2 5 ,
placeraient l ’établissement du port à 8 heures 4o m inu te s , et
on observa sept pieds de différence de niveau entre la haute et
la basse mer.
L e 28 ja n v ie r , à 8 heures du matin, nous primes enfin quitter
ce pénible mouillage ; le vent tomba au moment où nous
allions donner dans la passe, et, maîtrisés p.ar le cou rant, nous
touchâmes deux fois. Le premier choc fut léger; mais la seconde
fois un craquement lugubre et g én é ra l, accompagné d’une secousse
p ro lon g é e , d’une pause sensible dans la marche de la
corvette et d'une forte inclinaison sur b âbord, pouv.ait justement
faire redouter qu’elle ne restât sur la roche et ne s’y défonçât.
Mais le courant continua d’entrainer le n a v ire , la brise
se r é ta b lit , et bientôt nous voguâmes à pleines voiles dans les
eaux paisibles de la baie de l ’Amirauté. Le choc détacha quelques
fragments de la contre-quille qui vinrent flotter dans le
remoux du navire.
A 9 heures du m atin , étant à plus d’un mille de la passe des
F ran ça is , nous mimes en panne pour faire une station , par 3 i
brasses, vase molle , e tn ous contemplâmes tou t à notre aise le
beau bassin où nous nous trouvions.
La baie de l’Am irau té , si on la prend du cap Stephen au
cap Ja ckson, a 26 milles de la rgeur, et est ouverte en plein au
N.E. Sa profondeur est de i 5 milles ; sa côte O. est formée par
la bande orientale de File d’Urville, toujours haute et bien boisée
, et présentant quelques sites g ra c ieu x; la côte du S., qui
appartient à Tavaï-Pounamou, offre plusieurs pitons très-élevés;
mais elle s'abaisse p ou r former le cap Jackson qui est de
moyenne h au teur , avec un mamelon sur son extrémité.
Plusieurs îlots sont épars dans la baie de l’Amirauté ; ceux du n«™'
trinôme sont le plus au N. ; ce sont trois rochers rapprochés
l’un de l’autre , et placés sur la ligne qui joindrait les caps Stephen
et Jackson; dans le S.O. du trinôme ou en rencontre
deux autres, dont l ’un a été nommé le Cône ; enfin, dans le
S.O. de la pointe Bonne, on en voit encore deux autres qui sont
à moins d’un mille de terre. Tous ces îlots nous ont paru
très-sains.
Plus lo in , vers FE, et droit au S. du trinôme, est un groupe
plus considérable qui a re çu le nom d’iles Gaimard; sa longueur
est d’environ 5 milles N.E. et S.O.; il se trouve devant un enfoncement
qui se termine dans le S.O. par un canal dont il
nous fut impossible de voir le te rme , et qui parait s’enfoncer
assez avant dans les terres.
A midi p r é c is , nous passions par le m ér idien, et à moins
d’un mille au N. des récifs des iles Gaimard; nous étions alors
par 40” 53' lat. S. et 1 7 1 ” ¡2' long. E. Deux heures après, nous
rangions à moins d’une demi-lieue les dangereux brisants du
cap Jackson, qui s’étendent à plus d’un mille au large.
Nous passâmes devant la baie de la Reine-Charlotte, à laquelle
nous donnons 8 1/2 milles d’ouver ture, du cap Jackson au cap
Koamaro ; et serrant de près les rochers des F rè re s , nous fîmes
à 4 heures du soir une station sous les terres escarpées qui
régnent au S. du cap Koamaro. A i mille des brisants nous
n’eéimes pas de fond par g S brasses.
Dans cette partie du détroit nous traversâmes souvent des
bandes longitudinales où les eaux de la mer étaient entièrement
décolorées et agitées par de forts remoux semblables à
ceux qui sont formés par des brisants. L a sonde, envoyée dans
un de ces endroits jusqu’à 35 brasses, n ’indiqua pas de fond,
ce qui prouve que ces apparences n’étaient dues qu’aux
courants.
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