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c’est de ce triangle A O B que part le réseau qui embrasse le
port entier.
«De chacun des trois points A , B , 0 , une station avec le
tbéodolitbe a donné les directions de tous les points remarquables
en vue; et, daus rimpossibillté de placer des jalons partout,
les pierres isolées , certains arbres , des crevasses dans les rochers,
des taches, e tc ., nous en servaient. Les trois officiers
avaient fait une station commune sur le sommet de la pres-
qu'ile de l ’Aiguade, d'où l’on avait une vue générale du p o r t, et
étaient convenus ensemble que la plupart de ces points remarquables
leur serviraient à lier leurs travaux les uns aux autres.
« Eu arrivant à un point de station, avant de prendre les angles
, l'on esquissait la partie du terrain en v u e , et l ’on en
% enait un croquis détaillé et à grande é ch elle , en ayant soin
(le désigner par les mêmes lettres les mêmes points sur la vue
et sur le croquis. Lin élève était adjoint à chaque officier, et
l ’un écrivait les angles que l ’autre prenait avec le lliéodolithe
ou avec le cercle de Borda. Les routes que les canots étaient
obligés de faire pour aller d’une station à l ’autre étaient mises
à profit : elles devenaient autant de lignes de sonde que l ’on
écrivait sur un cahier partieulier, ainsi que les angles pris pour
fixer leur position.
« On partait dès le point du jou r ; ces courses étaient des
parties de plaisir, même pour les canotiers, qui revenaient le
soir contents, quoique harassés de fa tigu e , tant ils étaient enchantés
de cette vie aventureuse !.. En e f fe t , ]>ar là ils se trouvaient
continuellement portés sur des pointes et sur des îlots
où jamais l'homme civilisé n’avait mis les pieds, et si le travail
était pén ib le, la ration était doublée. On conçoit tout ce que
l’histoire naturelle pouvait gagner aux excursions géographiques
qui obligeaient de mettre partout pied à terre.
* Le soir on s’entretenait des opérations exécutées dans le
cours de la jo u rn é e , et fo u convenait de ee qu’il y aurait à
faire le lendemain. C’est ainsi que nous parvenions à lever
promptement le plan d’un port très-étendu, et à lier nos travaux
les uns aux autres d’une manière fort exacte.
« Bar exemple, des extrémités A et B de la première b a s e ,
j ’avais pris des angles sur un arbre placé sur la pointe N.O. de
l ’entrée du havre aux Huîtres. J’avais trouvé du point A . . 5i ”,
du point B 126° 18'. Quelques jours après, en jetant un coup
d’oeil sur le travail de M. G u ilb e r t, je vis qu’il avait fait une
station à cet arbre m êm e , et l ’angle sous lequel il avait vu AB
était 2° 42', précisément ce qu'il fallait pour compléter 180“.
« Dans la crainte que les erreurs ne vinssent à s’accumuler
en nous éloignant de la base primitive A B , une nouvelle base
indépendante fut mesurée par M. Guilbert sur la plage intérieure
du havre aux Huîtres, et les points de repères déterminés
par celle nouvelle base et la première s’accordèrent de manière
à nous donner toute confiance dans nos résultats.
« Des stations avec le tbéodolitbe furent faites sur Bald-Head,
sur les îlots Break-Sea , Michaelmas, le jdateau et sur tous les
points remarquables où les canots purent aborder. Le tour du
bassin de la Princesse-Royale, d’environ i 3 milles, fut fait à
pied par MM. Gressien et P a r is , qui fixaient de temps en temps
leurs positions, ainsi qu’on détermine une sonde par des angles
sur trois points connus. Le havre aux Huîtres fut levé par
M. Guilbert. Les deux rivières qui se déchargent au fond de ce
bassin furent remontées assez avant ; celle des Français le fut
jusqu’à près de 8 milles de son embouchure.
« Dans le goulet de la Princesse, la plupart des sondes ont
été déterminées avec des angles, et sur les aeores du banc on
jetait le grappin pour fixer le canot.
« Quelquefois la ligne des sondes ou la route du canot se dirigeait
sur un point fixe en maintenant constamment deux
4«.