ce moment et les faits qui eu découlent, je crois cju’on peut
déjà les présenter dans les trois propositions suivantes;
1° Daus toute l'éteudue des mers libres, la température générale
des couches inférieures à des profondeurs de 600 brasses
et plus, est presque constante et très-voisine d’une limite com-
|irise entre 4 et 5°, qui nous parait être 4°,4-
2° Celte température se modifie [irogressivement à mesure
qu’on s’élève vers la surface, pour se rapprocher de la tem|)é-
rature des eaux superficielles relative à la saison de Inobservation.
3° Dans la zone la plus ra]iprochée dc l’équateur, c’est-à-dire
entre 10” lat. N . , et 10° lat. S . , une cause particulière semble
occasioncr, daus les couches sous-marines jusqu’à 100 brasses,
un refroidissement plus brusque qu’on n’aurait lieu de fat-
tendre.
i l suffit de jeter uu coup d’oeil sur les expériences exécutées
dans la Méditerranée, pour voir que les lois précédentes cessent
de s’appliquer à la température des eaux de ce bassin. Pour elles,
tous les faits peuvent se réduire à ces deux propositions .
1" Dans la Méditerranée, la température des couches inférieures,
jusqu’à i 5o brasses, parait encore dépendre de celle
des couches superficielles, et cela d’une manière d’autant plus
sensible, que celles-ci ont été plus long-temps réchauffées.
2“ Au-delà de i 5o brasses, les couches inférieures sont soumises
à une température constante de i 3°, à très-peu de chose
près.
Arrivant enfin aux lacs et grands réservoirs d’eaux douces,
je crois pouvoir avancer, d’après les expériences de de Saussure
dans les lacs de la Suisse, et les miennes dans le lac de Tondano
à Célèbes ;
1° Dans les lacs d’une certaine profondeur, la température
est eu général d’autant plus basse qu’on s’éloigne de la surface.
et ce max im um du refroidissement est 4”,4 , tant que ces couches
supérieures conservent uue plus grande chaleur.
2“ Toutefois ce m a x im um , sauf des circonstances purement
accidentelles, ne saurait dépasser le ma x imum du refroidissement
des eaux superficielles.
Maiutouant ou sera sans doute curieux de savoir quelle est
mon opinion sur les causes qui peuvent produire ces divers
phéiiomèues ; car l’esprit luiniain veut à tout prix des explications;
il hasardera les suppositions les plus bizarres, les hypothèses
les plus téméraires, plutôt que d’observer des fa its, saus
chercher a seii(|iiérir de leur cause. Je céderai donc à la faiblesse
commune à tous, et je dirai tout uniment de quelle manière
j envisage les faits que je viens d’exposer. Je le ferai avec
d autant plus de confiance, que je ii’atlache aucune importance
a mes opinions, et que je suis disjiosé d’avance à leur substituer
celles qui me sembleront mieux fondées.
Je dirai donc que j ’admets, pour les eaux de la mer , un
maximum de densité à 4”,4 , ou à peu près, tout comme cela
a lieu |)our l ’eau douce. C’est confesser d’avance q u e , si les
expériences de M. Hermann sont définitivement confirmées,
mon système s'écroule.
Dans mou hypothèse, toute la masse des eaux de la mer qui
aura uue fois atteint la température de 4°,4, et cette masse sera
considérable dans les latitudes élevées, par suite de sou excès de
pesanteur, aura dû se déposer vers le foud du bassin océanien.
Une fois parvenue à cette limite, et dès que la couche supérieure
sera devenue assez éjiaisse pour que l’inférieure ne puisse plus
être exposée, même de la manière la plus insensible, à aucune
élévatiou de température, elle devra rester eontiuucllement au
même degré de chaleur. Car elle ue pourra plus être remplacée
par les couches supérieures, nécessairement plus légères, quelle
(|ue soit leur température.
iG.