de l’ile Ra-Na-Mawi; il forme la pointe E. du détroit de Cook ,
et se trouve à queUpies minutes près sur le parallèle du cap
Cani|)bell , dout nous le faisons distant de 40 milles; il présente
une masse d'environ uue lieue de lon g , des terres élevées,
ravinées jjrofondément, et boisées d’espace en es])ace. Ces montagnes
escarpées ue descendent pas jusqu’à la m e r , mais se
terminent par une lisière de terres basses d’un 1/2 mille de largeu
r, de sorte que chaque pointe offre uue terre basse avancée.
La côte est formée de rochers noirs et de sable gris; elle parait
sa in e , sauf la partie O. du cap qui forme la pointe E. de la
Baie Inutile , et où se trouve une chaîne de rochers découverts
qui s’avancent vers le S. à près d'un mille.
Le 3 i jan v ie r , mauvaise journée pour la géo g raph ie , vent
contraire qui nous empêche de prolonger la côte devant laquelle
nous courons des boi'dées qui nous maintiennent entre
6 et 1 5 milles de distance ; néanmoins nous sommes parvenus
à en relever une étendue de 3o m ille s , à partir du cap
Rawa-Kawa.
Dans cet in te rv a lle , la côte qui court au N.E. t/4 E. n’offre
aucun accident remarquable ; elle est bordée de roches et de
sable alternativement ; l'intérieur offre une suite de m ontagnes
peu boisées, formées d’une multitude de pitons, de crevasses,
de pentes abruptes, semblables aux flots de la mer agitée.
A 12 m ille s , dans l ’E. du cap R aw a -R aw a , est une tache
blanche très-remarquable de la forme d’un V ; on la distinguait
encore à 6 heures du soir; nous en étions alors à 18 mille s,
et le temps était pluvieux. Vers 9 heures du so ir , à 8 milles de
la cô te , nous n’eûmes pas de fond par 100 brasses.
L e i " fé v r ie r , au jo u r , nous avons reconnu la plupart des
points vus la veille. La terre, médiocrement é le v é e , descend ici
en pente douce, et semble offrir de temps à autre des coupures;
mais en approchant, on reconnaît que ce sont des parties
plus basses, où il est probable qu’on rencontrerait des torrents
ou des ruisseaux.
Entre les montagnes et la côte règne une lisière qui doit être
bien peu[)lée ; ca r uous y avons vu ¡ilusieurs grands feux a llu més
en plein jo u r , et dans l’intentioii évidente d’attirer notre
attention. Le feu le plus considérable était dans un point où
les deux naturels qui sont avec nous ont dit qu’existalt le village
de Teh ou ka -Ro re , et qui paraît être la pointe basse
de Cook.
A 2 heures 5o minutes du so ir , nous avons relevé pour la
dernière fois le cap Raw a-Raw a au S.O. du compas; nous en
étions alors à 55 milles ; U était encore très-élevé sur fhorizon;
mais la brume le rendait peu v is ib le , et il était en troisième
plan derrière les montagnes vues les jours précédents.
Vers 2 heures nous aperçûmes, projeté sur la te r re , au N,
du monde et à 20 milles en viron , un rocher noir que nous
primes long-temps pour une ile ; mais en approchant nous reconnûmes
la presqu’île nommée par Cook Castle-Point. C ’est
un gros morne taillé à pic sur ses flan c s , ressemblant un peu
à une fortification , et près d uquel, dans le N., se trouve un
rocher noir, plat et allon gé , qui forme une petite ile sous
la terre.
Castle-Point est dominé par deux pitons assez remarquables;
l ’un des deux avait été vu , dans la journée de la v e ille , sous la
forme d’une île.
A 6 heures du soir nous étions à environ 7 milles dans le S.E.
de Castle-Point ; on apercevait dans le N. trois pitons espacés
et aplatis, ensuite une terre uniforme qui, à cette distance,
semblait très-basse, puis une terre plus élevée q u i, située à
l ’extrémité de la terre b as s e , avait l’air d'une presqu’î l e , et que
nous avons pensé être le cap Topolo-Polo (Tu ru -Ag a in de
Cook ), dont nous étions alors à une trentaine de milles.
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