' de cet astre, des barres de perroquet, nous avons pu distinguer
, dans l ’O . 5°. S ., les sommités de V an ik o ro , sous la forme
de trois mondraius aplatis et isolés, comme autant d’Iles distinctes.
Nous en étions alors à soixante milles de distance.
Nous passâmes une partie de la nuit en panne, et le i 3 , dès
quatre beures, nous fîmes route à l ’O . ; mais la brise fut
constamment si faible et si incertaine, q u ’à 6 heures du soir
nous étions encore à plus de 20 milles à l ’E. de Vanikoro. Ses
terres s’étaient bien élevées au-dessus de l ’iiorizon, elles se présentaient
alors sous la forme de trois iles, dont la plus éloignée
et la plus élevée eût été en ¡lartie masquée par les deux autres
<[ui se trouvaient sur le premier plan. Nous avons encore passé
la n u it, partie aux petits bords, partie en panne.
Le i 4 , à 7 heures 40 minutes, uous fîmes une station en
observant des angles horaires du soleil ; ou fda cent brasses de
ligne sans trouver fond; nous n’étions plus qu’à cinq milles de
terre, et nous en distinguions facilement les détails. Partout
régnait une côte élevée, couverte d’épaisses forêts, et en apparence
d’un accès peu facile. Les deux pointes du N .E . et du
.S ,E. semblaient accompagnées de récifs dangereux. Leur intervalle,
il est v ra i, promettait un espace lib re , et sur une des
pointes du fond , on apercevait des touffes de cocotiers, du
milieu desquelles s’élevaient des colonnes de fumée ; mais nous
ue pouvions distinguer si cet enfoncement formait un hâvrc
praticable ; dans tous les c a s , il devait être peu avantageux ,
comme étant entièrement ouvert aux vents et aux houles habituelles
de l ’E. A v an t de me décider pour ce m ouillag e , il me
parut préférable d’explorer les autres parties de l ’île, notamment
celles de dessous le v ent, où la corvette serait beaucoup mieux
abritée-
En conséquence, je laissai porter à l ’O . 1/4 S . O . et à l’O . S . O .,
pour prolonger le ré c if du Sud, sur lequel sc trouvent des
rochers et des îlots de sable peu élevés, A 9 heures, un espace
placé sur ma ro u te , et marqué par un remous extraordinaire,
me fit craindre qu’il ne cachât un danger. Je revins sur bâbord,
et envoyai M. Guilbert sonder en cet endroit; mais 5o brasses
de ligne filées ne lu i firent point trouver le fond, et j ’en conclus
([Lie ce ne pouvait être q u ’un effet du courant ou de retour de
marée.
A II heures 1/2, le canot fut renvoyé sous les ordres de
M. Lottin ; cet officier reçut l ’ordre de prolonger le brisant
d’assez jirès pour s’assurer s’il n’existait point quelque passage
praticable pour la corvette.
Nous nous trouvions alors sur la bande méridionale d e f i le ,
qui offrait uu aspect un jieu moins sauvage; plusieurs bouquets
de cocotiers se montraient çà et lâ sur le r iv a g e , tandis que
l’intérieur était occupé par de hautes montagnes boisées ju squ’au
sommet.
A midi, nous nous trouvions à environ i mille dans le sud
de la partie la plus méridionale des récifs; la latitude obtenue
fut 1 1° 47’ sud.
A midi et demi, l ’ile Toupoua, sans doute file O u rry de
Ca rte re t, se montra â nos regards dans le N. 49“ O ., par la
pointe occidentale de Vanikoro. Je me flattais de pouvoir continuer
l’exploration des brisants sur lesquels nous apercevions
de temps en temps quelques rochers noirs au-dessus de fe a u ,
sans découvrir une passe praticable pour notre corvette. Mais
â 2 heures et demie, la brise q u i, toute faible qu'elle était,
s’était soutenue au S .E , et au S ., sauta tout à coup à l ’ouest.
Je rappelai le can o t, et profitai de ce changement de vent
[jour me replacer au vent de l’ile , et me mettre en position de
reprendre ensuite, par le nord, l’exameii des côtes de Vanikoro.
Nous vîmes dans cette journée plusieurs pirogues dans l ’intérieur
du récif, mais aucune ne vint à uous.
Vorage de L'Astrolabe. 1 0 2