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J.
N .N .E . , route beaucoup plus rapprochée du vent régnant,
et beaucoup moins facile pour de simples pirogues.
En tous cas, je jugeai qu’une recherche plus exacte de T au mako
devait être ajournée après nos opérations sur Vanikoro,
et je remis le cap sur cette dernière ile.
Le i g , à 9 heures 45 iniimtes du matin, les sommités de
Vanikoro reparaissent dans f O . S . O. à 45 milles d’éloignement,
et à 4 heures du soir, nous ne sommes plus qu’à trois lieues
de la partie N .E . de cette ile. Nous serrons le vent bâbord
pour nous soutenir durant la u u it, e t , le jo u r suivant,
à 8 heures du matin, nous venons nous replacer à 4 milles de
sa partie orient.ale.
Avant d’engager la corvette dans la baie, je renvoyai le
grand canot avec MM. Lottin et Gressien pour recueillir des
données plus exactes sur ses abords et les précautions â prendre
pour y parvenir sans danger.
Je manoeuvrai pour maintenir la corvette à peu de distauce
de la pointe du S .E. ; mais le calme et le courant m’ont insensiblement
porté sur les brisan ts, et il m ’a fallu forcer de voiles
pour les dépasser.
Le grand canot n ’a pu nous rejoindre qu’à 5 beures, attendu
la distance où nous étions de terre. Cette fo is , M. Lo ttin a
sondé avec soin toute la baie, et en a dressé un croquis assez
exact ; son travail me mettra à même d’atteindre avec sécurité
le mouillage d’Ocili.
M. Lottin a même pénétré dans un bassin intérieur,' qui
offrirait un mouillage e xc ellent, s’il ne fallait y entrer par un
canal for t resserré, sinueux et obstrué de coraux. H sest assuré
que ce bassin intérieur communique aussi à la mer par un
canal dirigé vers le n o rd , de sorte que la partie N .E . de Vanikoro
forme une ile distincte, tout-à-fait isolée du reste des,
te r re s , mais cernée par le brisant commun.
Durant la nuit, je prolongeai la bordée jusqu’à i 5 milles au t',,,
large pour m’élever au v en t; le 2 1 , à midi, je me retrouvai
presqu’au même point que la veille à la même heure, c’est-à-
dire, à 3 milles de l ’entrée de la baie.
Les circonstances me paraissant favorables pour donner dans
la baie, M. Paris fut expédié dans la y o le , avec ordre de se
placer sur l'acore nord du banc d’Ocili; puis je laissai porter
avec une petite brise d 'E . N . E ., en ralliant la partie nord de la
baie. Durant près d’une demi-heure, le vent a manqué complètement
: nous étions alors près du ré c if du N .E ,; et .si le
calme eût continué, nous nous trouvions dans une positiou
funeste. Heureusement la brise s’est ranimée à l’E .S .E . , et
nous avons fdé tout doucement le long des brisants de Tevai,
car la marée, qui sortait avec rapidité, retardait considérablement
notre marche. Durant près d’un m ille , nous avons prolongé
le brisant à 4o ou 5o toises de distance; du pont d e là
corvette, uos regards planaient sur toute l ’étendue du ré c if et
de la pla g e , comme s'ils eussent été sous nos pieds. Sans doute,
il y avait du péril à raser d’aussi près ces dangereux coraux,
mais cette manoeuvre était indispensable, car nous passâmes
sur un pâté de coraux très-apparent, et qui ne parut pas être
couvert de ¡dus de quatre ou cinq brasses d’eau. M. Guilbert,
placé en vigie sur les bar res, en voyait de plus dangereux â peu
de distance sur bâbord.
Enfin je m ’écartai de la plage de Tevai pour rallier celle
d’O cili. Après avoir contourné à 8 ou 10 toises au large lecanot
que M. Paris avait mouillé sur le récif, je revins tout à coup
sur b âbord, et laissai tomber l’ancre à 3 heures et demie, par
27 brasses, fond de sable vasard.
Dans la longue et lente traversée de Hobart-Townâ Vanikoro,
le vent et les courants varièrent encore suivant les latitudes.
Ainsi, jusqu'.iu tropiqu e , le courant varia de 8 à 20 milles de
fo ra g e de C Astrolabe. 1 o 3