.h iillet
1827.
Les terres de la Nouvelle-Bretagne se terminaient au N.
par une pointe avancée que nous avons pensé être le ca|>
Palliser; la pointe la plus au S. était le cap Orfbrd. Un peu à
l'O . du cap Pa llise r , ou remarquait un morne isolé en forme
de cône surbaissé, qui était probablement la Mère, de Carteret.
L è v e n t se maintenant au S .S .E . avec un ciel couvert et
une grosse mer, nous avons continué de courir des bordées
])0ur nous soutenir contre le veut et le courant.
A 6 beures du soir uous relevions la petite ile L e ig b , à l'E.
i 4° N. fdu monde), à 5 milles, et le cap Saiut-Georges, à l’E .
26° S . , i 3 milles.
Au coucher du so le il, des coups de tonnerre et des éclairs
répétés nous ont annoncé le retour des orages, et dès 10 heures
les grains ont recommencé chargés de pluie et de vent. Nous
avons passé la nuit aux petits bords.
Le 20, à 7 heures 20 minutes du m a t iu , dans une éclaircie,
uous aperçûmes le cap Saiut-Georges qui nous restait dans
l ’E . 16° N . , environ 8 lieues i ainsi nous avions sensiblement
gagné vers le S.
Le soleil 11e parut pas de la jou rn é e , et nous n’eûmes ¡jas
d’observations astronomiques,
A midi, nous nous trouvions à 12 milles daus l ’E . 28“ S.
du cap Bttller, et à 21 milles dans le N. 4°° E. du cap O r lo rd,
vis-à-vis le vaste enfoncement qui règne entre ces deux caps,
et que nous avons nommé baie .Spacieuse. Sou ouverture N.
et S . , entre les caps, n’a pas moins de 16 milles; elle paraît
avoir autant de profo iid e tir, et doit former un isthme étroit
qui fait une p resqü ile de toute la partie N. de la Nouvelle-
Bretagne.
Un ¡lie assez remarquable, situé à 25 milles dans l’O . , se
rapporte parfaitement à celui que d’Entrecasteaux nomma Pic
Descbamps,
A 2 heures 1/4, uous vînmes v irer à 7 milles des terres du
cap Buller; il est formé par de hautes montagnes couvertes
d arbres qui descendent sur plusieurs plans jusqu’à la mer.
Parfois, malgré la brume et les averses, nous relevons le
cap Saint-Georges; ce qui nous donne le moyen de suppléer
en partie aux observations dont nous sommes privés.
A 6 heures du soir le cap Buller nous restait à 19 milles
dans l ’O . , et nous passâmes la nuit à courir des bordées pour
nous soutenir contre le vent et la houle du S .O .
Le 2 1 , à 5 beures du m a t in , nous avons remis le cap sur la
terre; et à 6 heures nous étions à environ 5 lieues daus l’O. 1/4
N .O . du cap Orford,
A 9 heures i 5 minutes du matiu, uous virâmes de bord à
moins de 4 milles de la partie septentrionale du cap Orford.
Ce promontoire, qui forme la partie S .E . de la Nouvelle-Bre-
ta g u e , se compose de trois pointes émoussées et dominées par
des montagnes d’uue grande hauteur. Près de la mer, quoique
généralement couvertes d’a rb res, les terres offrent quelques
clairières qui feraient soupçonner l ’existence de lieux défrichés
et cultivés.
Non loiu du rivag e, fe au change de couleur, ce qui doit
provenir de la nature du fond ; néanmoins on n’aperçoit ni
récifs ni rochers, et la lame paraît briser à la côte même.
J ai louvoyé ¡jour me maintenir auprès du cap Orfo rd, dans
l ’espoir d’obtenir quelques observations pour fixer sa position.
Mes efforts ont été vains, le temps a été si mauvais q u ’il a
été impossible de saisir aucune hauteur du soleil. A midi,
nous étions à 3 lieues de te rre ; à 2 heures, nous avons viré
de bord â uue lieue au plus du cap Orford lui-méme, formé
par une haute falaise taillée presque à pic, surmontée à quelque
distance à l’intérieur par d’énormes montagnes. Mais le temps
est si sombre, et les terres tellement chargées de brumes et
Voyage de ¡Astrolabe.