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N o v .mW e cHts coiisisteiit en un terrain marécageux où l’on ne pourrait
pas rouler les barriques.
En remontant la cô te , à partir de la pointe des Philédons,
nous avons rencontré à 2 1/2 milles de distance deux petits
ruisseaux d’eau dou ce, et i 1/2 mille plus lo in , le ruisseau désigné
sous le nom de rivière de Bass, qui a de 4 “ 6 pieds de
large et uue eau excellente.
Le peu de fond qui existe dans toute cette jiartie de la baie
empêche les chaloupes d’en approcher; mais eu cas de nécessité
, on peut y faire de l'eau avec des barils de galère que les
hommes porteraient jusqu’au canot.
Du reste ce bassin est du plus grand intérêt. La tenue en est
excellente , le bois y est abondant et facile à faire, et le mouillage
est aussi aisé à prendre qu’à quitter. En un mot, dès qu’on
aura découvert une aiguade commode (e t elle se trouvera prob
ab lem ent), ce sera un point de relâche très-important dans
un détroit comme celui de Bass, où les vents soufflent souvent
avec fureur d’un même côté, durant plusieurs jours de suite, et
ou les courants peuvent rendre la navigation dangereuse dans
ces circonstances.
Du t 3 au iS novembre, durée de notre relâche, le baromètre
descendit successivement de 28’’' 3',5 à 27' 10' ; cependant les
vents constamment faibles varièrent â tous les airs du compas.
Nous eûmes quelquefois de la pluie, mais plus souvent beau
temps. Le tliermomètre à l’air s’éleva de i 3° â 20°, et même à 24°
dans les journées du i 5 et du 16 , ce qui occasioua de fortes
chaleurs vers le milieu du jou r . La température des eaux superficielles
varia de 14° à 20°. Des observations de marée faites
dans les journées du 14 et du 16 novembre, il résulta que la
différence de niveau entre la haute et la basse mer fut un jo u r
de 4'"'' 3f- et lOi-, et l’autre jo u r de 4'"‘‘ 9‘‘'- L ’établissement
mouillage serait à peu près midi 3o minutes.
s VI.
TRAVERSEE n E PORT-WESTERW A LA BAIE JE EV IS .
L Astrolabe mit à la voile , le 19 novembre 1826, mais elle N„ve„i,„
fut obligée de courir des bords pour sortir du Port-Western •
et ce ne fut que dans la soirée qu’elle se retrouva dans les eaux
du détroit.
Le 20 n o v em b re , au point du jo u r , 011 aperçut daus le N.E,
1/4 E. les terres élevées du promontoire Wilson.
Ce cap est l ’extrémité S, d’une presqu’île qui forme la partie
septentrionale du détroit de Bass; il est formé de plusieurs pitons
élevés et boisés ; ses côtes paraissent saines, avec plusieurs
yietits îlots à 2 ou 3 milles dans l ’O.
A 9 heures du m a t iu , étant à 3 milles dans le S. de l'île Bo-
dondo, on a fait une station; cet îlot est un cône escarpé et
couvert de végétation; il est à 3 1/2 milles dans le S. du promontoire
Wilson. Une brise forcée d’O.N.O., jointe à une grosse
houle, ra’empéchèreut de rechercher le dangereux écueil du Crocodile,
comme je me le proposais, et je commençais même à
croire que nous ne pourrions pas en prendre connaissance,
quand, une demi-heure après la sta tion , on aperçut des hunes
ce ré c if qui ne brisait que par intervalle; nos relèvements le
placent sur la ligne qui joindrait Rodondo à l’île Ciirtis, à peu
près à mi-distance; de Rodondo à Curtis nous trouvons 17 mille
s ; le Crocodile est à 7 milles de la première et à 10 milles de
la seconde. L ’Astrolabe a passé entre Rodondo et l’écueil à
égale distance de chacun d’eux.
Voyage de l'A strolabe. g ^