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groupe d'Arimoa, qui se montrait alors sous la forme d’une
seule ile médiocrement élevée et bien boisée. A trois ou quatre
lieues dans le S . O ., une terre basse, qui nous a paru se détacher
de la côte et former une i le , a semblé par sa latitude se
rapporter à f ile Moa de Scbouten. C’est là que vient se terminer
à la côte la cbaine des monts Gauttier. Plus à l ’O ., les terres
de la Nouvelle-Guinée sont fort basses, et peuvent à peine se
distinguer à la distance de 4 ou 5 lieues.
Dans la crainte d’être entraîné sur ces côtes désormais si
basses, je me décidai à faire route toute la nuit. De n euf beures
à onze, uous ne passâmes pas â plus d’une lieue au S. des îles
A r im o a , et nous reconnûmes qu’elles se rapportaient parfaitement
à celles que Bougainville v it dans la journée du i 4 août
1768. Celle du milieu ii’e.st qu’un îlo t, et les deux autres n’ont
pas plus de trois ou quatre milles d’étendue. La [dus élevée est
celle de l’O.
Quoiqu’il fit presque ca lm e , le courant continuait de nous
emporter à f O ., et à 3 heures du m a tin , nous étious parvenus
à plus d’une lieue à l ’O. de ce petit g ro u p e , qui est à environ
4 lieues de la c ô te , et embrasse une étendue de 7 milles sur la
ligne du N .O . 1/4 O. au S .E . i /4 E.
Le i 5 , quand le jou r re v in t, nous vimes que la côte continuait
de courir à l ’O .N .O . , toujours très-basse et couverte
d’arbres. Sou aspect donnait même lieu de conjecturer que ce
que nous voyions n ’était que des îles placées en avant de la
côte. Dans f in té r ie u r , et à une grande distance , quelques
pitons se montraient çâ et là.
Toute la journ ée, la brise a été si molle et si incertaine que
uous avons fait très-peu de chemin. Des grains fréquents nous
ont beaucoup contrariés, et je n’ai pu me rapprocher de la côte
comme je l ’aurais désiré; nous en sommes restés à la distance
moyenue de cinq lieues; et comme elle n’offrait aucun point
remarquable, sa configuration est loin d’être tracée d’uue manière
|)récise. A midi, nous n’avons pas pu obtenir la latitude.
Du reste, la mer est si calme, que la corvette, amarrée dans le
bassin de T o ulon, ne serait pas plus immobile. Si nous avions
eu des ancres à j e t , je n’aurais pas hésité à toucher sur quelque
point de cette côte, pour avoir une idée du pays et de ses habitants.
A 6 beures du soir, nous étions à 7 lieues au plus dans
l'O .N .O . d’Arimoa.
La nuit a été plu v ieuse , et nous f avons passée aux petits
bords. Le 16 , à 6 heures du matin , le ciel s'étant dégagé, nous
avons revu la terre à trois ou quatre lieues dans le S .O . Elle
était comme la v e ille , basse, boisée, et offrant plus que jamais
l ’apparence d'îles nombreuses placées en avant de la côte. A
l ’intérieur, on ne découvrait ni montagne ni même aucune
éminence. 11 est vrai que l’horizon n’était pas très-pur, et la
brume pouvait nous masquer les terres éloignées, A 8 h eures ,
nous observâmes des angles horaires à 1 3 milles de terre. L eau
de la mer prenant sur notre route uue teinte voerdatre, j envoyai
le petit canot pour sonder sur cet espace. Il ne trouva
pas de fond à 5o brasses, et je dirigeai la corvette au milieu
de cette bande décolorée. A 10 beures 1/2, un nouveau changement
de couleur bien plus marqué se montra partout devant
nous â uue demi-encâblure de distance. Cette fois 1 eau était
tout-à-fait jaunâtre et bourbeuse; au-dessus voltigeaient de
nombreuses bandes d'oiseaux, et l ’ou voyait les poissons s agiter
et sauter fréquemment hors de l ’eau. La mer semblait briser
légèrement le long de cette zone suspecte. Le matelot en vigie
et M. Guilbert bû-méme crurent distinguer çà et là des espaces
Août
18Î7.
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J’envoyai M. Gressien sonder sur cet espace. Cet officier ne
trouva pas fond à 5o brasses. A onze beures, uous donnâmes
tout au travers de ces eaux décolorées, et nous traversâmes
Voyage dc ¡Astrolabe. 9 ^