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Février
l8?-7.
des vents du N. et de l ’E. Après Runawai on retrouve du sable
au rivage.
Vers 7 heures du soir, nous aperçûmes dans l'O. l’ile Blanche,
qui devait alors être éloignée de 11 lieues ; elle n’apparaissait
que par intervalles au travers des torrents de fumée dont elle
était enveloppée. Nous les attribuâmes aux incendies des naturels;
et ce fut seulement lors de notre passage à la baie des Iles,
que nous apprîmes des missionnaires, que cette île , nommée
par les naturels Poubia-I-W a k a d i, n’est qu’un petit volcan en
combustion perpétuelle
A 7 heures i /4 du s o ir , nous mimes en panne par go brasses,
v ase, à 7 milles à l’O. du cap Runawai.
Le 15 fé v r ie r , à 5 heures du m a t in , nous étions à 1 7 milles
dans fE . de l’ile Blanche; c’est un cône tro n q u é , dc moyenne
hau teur , et de couleur blanchâtre. Vers le S., un feu considérable
s'élevait de sa cime. On apercevait à la même heure Mo-
tou-Hora à 20 milles dans le S. de l ’ile Blanche, et le mont
Edgecumbe, cône élevé d'environ 200 toises, et remarquable
par sa position isolée au milieu d’un pays for t b a s, accident de
sol très-rare à la Nouvelle-Zélande.
Toute la eôte orientale de la baie d’Aboudance est haute et
généralement uniforme; à la distance à laquelle nous en passâmes,
rien n ’indiquait qu’on pût y trouver aucun mouillage
de quelque intérêt.
A m id i , nous n’eûmes point de la titud e , nous étions à environ
5 milles dans l ’E. de Motou-Hora ; le temps avait mauvaise
apparence, la mer brisait avec grand b ruit â la cô te , et, depuis
une heure jusqu’à la n uit, une pluie forte et continuelle gêna
' Nous avons placé cette île par 174“ 54' long. E. D’après M. Herd, 1
serait 174° 55' E.
i longitude
beaucoup les travaux géograpbi([ues. Les montagnes étaient
ca chées, et la côte visible, quoique embrumée.
A i heure 42 minutes, nous étions entre Motou-Hora et la
])oiute de terre qui en est la plus proche, et que Cook a nommée
H igli-L an d , par la raison qu’après cette ¡jointe règne
uue plage très-basse, uniforme, et sur laquelle domine le mont
Ed ge cumbe , qui était embrumé, et que l’on ne vit pas de
l ’a|)rès-midi.
Entre Motou-Hora et Higli-Land, la distance est de 5 milles;
nous passâmes à m i-canal ayant 16 et i 5 brasses, fond de sable.
Motou-Hora peut avoir 5 milles de circuit. Vue de TE. e l de
r O . , elle offre deux mamelons de hauteurs très-inégales , telles
que le plus p e tit, qui est au N., a , de lo in , l’air d'un ilot détaché;
vue du S ., c ’est un pain de sucre dout la pente esttrès-
roide; elle est bien boisée, et bordée de roches noires et coupées
à pic, excepté vers sa pointe O. qui est une petite langue
de sable.
iYyant dépassé Motou-Hora, nous prolongeâmes à moins de
3 milles uue ¡)lage basse et uniforme sur laipielle ou voyait
partout déferler la mer avec fu r e u r , et l'on entendait le bruit
épouvantable qu’elle faisait.
Nous laissions alors à 2 milles dans le N. plusieurs gros rocs
noirs réunis sur le même plateau à fleur d’eau ; deux brisants
isolés en étaient â quelque distance dans le N.O. et le S.O. A
4 heures nous étious â i 1/2 mille dans le S. de celui du S.O. ;
il est situé à 8 milles dans l ’O. de Motou-Hora.
La brume nous fit bientôt perdre de vue ces rochers dangereux
, et vers 4 heures 4o minutes, à environ 18 milles de Higb-
L a n d , nous trouvâmes que la plage se terminait brusquement,
et était remplacée par uue falaise escarpée d'une médiocre hauteu
r , et bordée à sa base par une bande étroite de galets que
nous prolongeâmes ju sq u ’à 6 heures à moins de 2. milles.
Voyage ,/e ¡Astrolabe. ( j2