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de La journée pour atteindre la passe du S.', je Laissai la direction
du navire à M. Jacquinot, et partis avec plusieurs officiers
])Our explorer les canaux intérieurs et prendre connaissance
des localités, avant d’y amener [Astrolabe qui continua de louvo
y e r , la sonde indiquant une diminution progressive de i 4
il 8 bra sses, fond de vase.
A midi, par 36” 45' 3o" lat. S . , nous étions précisément dans
l’O. et à 4 milles du sommet de Kangui-Toto; et à i mille 1/2
de la terre de Taka-Pouni, ayant 7 brasses, vase.
A 4 heures et demie je fus de retour à bord. La corvette
était alors en panne, à l'entrée de la passe, entre les terres de
Taka-Pouni et l ’üe Rangui-Toto. Dès que la baleinière fut
h is sé e , je lis servir jiour donner tout de suite dans le canal
oriental. Poussée par une jolie brise de S.O., la corvette doubla
rapidement au veut et de très-près l'ile Rangui-Toto dont la
pointe E. est accompagnée de beaucoup de pierres détachées.
A 5 heures 35 miuutes, au moment où nous dépassions la
pointe méridionale à moins de 3oo toises de d istance, la sonde
qu’on jetait alternativement et sans discontinuer des deux
b o rd s , diminua rapidement de 6 à 5 , 4 et 1/2, et même moins
de 4 brasses.
Nous allions virer de b o rd , quand le je t suivant donna
6 b ra sses, puis le fond augmenta successivement jusqu à 8
brasses.
Enfin, à 6 heures et demie du soir , nous voyant entourés
de terres de toutes parts, nous laissâmes tomber l’ancre par
8 brasses, fond de sable, entre les îles Korea et Hie.
L e 26, au point du jo u r , nous mimes à la voile avec une
petite fraîcheur de S .O ., mais nous restâmes bientôt en calme
plat. Les naturels ne tardèrent pas à communiquer avec nous,
et affirmèrent que le 'Waï-Tamata ne communiquait point avec
la mer occidentale; mais qu’en suivant le cours du Wa'i-Mogoïa,
on pouvait arriver en un endroit séparé par une marche très-
courte des bords du Manoukao, grand port situé sur la côte
O. de la Nouvelle-Zélande.
Le chef Rangiii consentant à passer la journée sur la corv
ette , M. Lottin partit dans la baleinière avec plusieurs officiers
pour vérifier l'assertion des naturels.
Le Mogo'ia offre d’abord un vaste canal d’eau saumâtre,
s’enfonçant droit au S., d'environ 3 1/2 milles de longueur sur
I mille de la r g e u r , et obstrué par des bancs de vase q u i , de
basse m e r , le réduisent à un canal sinueux dont la largeur
varie de 5o à 200 toises, et qui serait navigable seulement pour
les petites embarcations.
Sa largeur se réduit ensuite à quelques encâblures, et, à 3 1/2
milles de son emb ou ch ure , il se termine subitement par un
bassin de 200 toises de la rg eu r , au-delà duquel il n’y a plus
qu’un simple filet d’eau.
C ’est à cet endroit que les officiers mirent pied à te r r e , et,
suivant uu sentier frayé à travers de hautes herbes qui se
dirigeait vers l ’O ., ils arrivèrent sur les bords du Manoukao
en 55 minu te s, ayant ainsi traversé la Nouvelle-Zélande, qui
peut avoir sur ce point 2 milles de largeur.
Du sommet d’une colline on eut une vue générale du port
de M an ou ka o , et quelques relèvements faits avec une petite
boussole de poche permirent d’en dresser un croquis qui en
donne une idée assez exacte. Mais M. Lottin éprouva le regret
de ne pas voir l’entrée qui devait conduire à la pleine mer, A
l ’endroit désigné par les naturels , vers l’O . , était une coupure
bien prononcée dans les montagnes qui bornaient sa vue; mais
un i lo t , situé entre elles et le lieu de sa sta tion, s’opposait
à ce qu’il prit vo ir la communication de la baie avec la
pleine mer.
Cette baie immense paraissait entièrement saine; seulement,
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