Les terres de la baie d’Hawke sont uniformes, presque partout
taillées à p ic , avec des tacbes blanches. Des fumées qui
s’élevaient de divers points escarpés nous indiquaient les positions
des pâ des naturels.
Derrière la côte s’élèvent des montagnes énormes, disposées
sur trois et quatre plans : ce sont les ])liis élevées que nous
ayons vues jusqu’à présent sur file N. ; elles paraissent former
uue cbaine continue dans l’intérieur.
Le cap Mata-Mawi est dominé par une masse qui présente
quatre pitons de différentes hauteurs, et qui règne également
dans le N. et le S. du cap.
Vers le fond dc la baie, nous remarquâmes plusieurs bouquets
d’arbres Isolés, comme vers l'embouchure d'une riv ière; et un
peu plus vers le N., une longue terre n oire, basse et bien boisée,
de la forme d’un coin de mire a llon g é , et qui paraissait
])lus rapprochée de nous que le reste de la côte. Nous crûmes
d’abord que c’était un effet de nuages, puis une presqu'île;
mais voyant qu’elle croisait rapidement les points de la côte,
nous pensâmes que c’était uue ile qui avait échappé aux recherches
de Cook.
Il y a tout lieu de présumer qu’entre elle et la côte il doit y
avoir de bons mouillages.
A la m û t, nous étions à environ deux lieues de te r re , relevant
Mata-Mawi au S. 6“ O., et la pointe N. du golfe au N. 80° E.
(du monde). On prit la bordée du la rg e ; vers 8 heures le vent
passa au S.O., et on manoeuvra pour conserver des points de
repère pour nos travaux du lendemain.
Le 4 fé v r ie r , au jo u r , les terres étaient embrumées dans l ’O.;
nous voulûmes aller reconnaître la partie N. de la baie Hawke;
mais une bourrasque violente de l ’O.S.O., avec une pluie abondante,
nous obligea de rester quelque temps à la cape. S u r les
6 heures 1/2 le ciel s’éclaircit, et [Astrolabe poursuivit sa route.
A 9 heures nous doublions, à moins d’une lieue au S . , les
récifs de l’ile Tea-Houra , pointe N. de la baie Hawke. C’est un
ilot a r ron d i, de moyenne hauteur , escarpé de toutes p a r t s , et
séparé de la presqu’île Te ra-Rak o par une passe de moins de
deux milles de la r g e u r , fermée aux deux tiers par les rochers
qui partent des deux pointes.
Nous avons p ro lon g é , à moins de 4 m ille s , toute la bande
orientale de la presqu’île T e ra -K a k o , qui a i 5 milles de longueur.
Son élévation et sa coupe horizontale offrent la continuation
parfaite de Tea-Houra.
A m idi, nous étions à ,3 milles dans le N .N.E. du cap T a b le ,
pointe N.E. de la presqu’île ; on voyait sa côte N., d’environ 8
milles de lon gu eu r, partout taillée à p ic , et l ’on distinguait
parfaitement la langue de terre basse qui paraît séparer les
eaux de la baie d’Hawke de celles du large. Cette langue se
terminait à gauche par une presqu’île élevée dont l’aspect donnait
lieu de conjecturer qu’il pouvait exister, entre elle et Tera-
K a k o , un canal étroit, il est v ra i, mais suffisant pour faire une
île de cette dernière.
C ’eût été un fait curieux à vér ifier, mais auquel nous ne pouvions
songe r, poussés comme nous l'étions alors par une brise
très-forte de l'O. qui nous faisait filer 5 ou 6 noeuds sous la
misaine seule.
A 3 heures, nous passâmes à 5 milles dans l’E. du cap Young-
N icks , pointe S. d e là baie Taone-Roa (Baie de la Pauvreté de
Co ok). L ’ouverture a 3 1/2 milles de la rg eu r ; nous ne distinguâmes
que confusément les terres du fond; un petit îlo t , Te-
toua-Motou, touche presque la pointe du N. de l’entrée.
A 4 heures du soir , nous finies une station par 35 brasses,
fond de vase, à 6 1/2 milles dans l'E. de l'îlot T e to u a , et à i 5
milles dans le S. 21° O. (du monde) du cap Gable»
On sait que ce nom lui fut donné par C o o k , à cause de sa
59.
Février
1627.