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A 3 heures 45 minutes du soir, nous fîmes uue station au
milieu de la baie Tasman, par 3o brasses, vase; la coupée ne se
dessinait plus que comme une baie peu profonde, e tn ous vînmes
sur bâbord au N.E. i /4 E. vers une autre ouverture bien plus
prononcée. Cependant, une heure après, on laissa porter de
nouveau vers le premier enfoncement, qui prenait alors l ’aspect
d’un canal.
A 7 heures 4o minutes du soir , nous étions à moins d’une
lieue de cette b a ie , qui reçut le nom de baie de Croisilles , et
nous pûmes nous convaincre qu’elle ne contenait aucun canal
praticable à notre navire.
Auprès de nous la côte était très-rolde, et le fond se soutenait
â 25 brasses, vase. Nous voulûmes reprendre la bordée du
large pour uous éloigner de la côte , mais le calme nous surprit,
et nous restâmes toute la n u it , à moins de trois milles de terre,
â la merci du courant et d’une houle assez lourde.
Le 23 , au point du jo u r , uous vîmes que uous avions approché
beaucoup la terre; vainement on arma les avirons de galère,
la houle continuait de nous porter à la côte; il fallut laisser
tomber l’ancre par 20 b ra sse s, vase , â 5oo toises tout au plus
des rochers du rivage, près du cap des Soucis, sur lequel lame r
déferlait avec violence.
A 9 heures i /4 le veut s’éleva au N.O., jo li frais; on appareilla
sur-le-champ , et prolongeant la côte â moins de 2 milles,
ou se dirigea vers le canal observé la v e ille , et que l ’on distinguait
alors parfaitement.
A 4 heures 5o minutes après m id i, étant vis-à-vis l ’entrée
du canal dans lec[uel nous allions donner à pleines voiles, la
vigie des barres annonça c[ue la passe était barrée par des b r isants
dont nous n ’étions plus qu’à 2 ou 3 encâblures; aussitôt
ou laissa tomber l ’ancre par 17 brasses, â mi-chenal environ
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et à un mille de chaque pointe. Le vent menaçait de fraîchir au »"iv
N .O ., et la houle avait beaucoup grossi.
Les brisants qui nous ont fait mouiller ont été nommés le
Piège ; ce sont trois têtes de roches qui se trouvent à 1/2 mille
dans le S.O. des récifs de l’entrée auxquels elles appartiennent
probablement ; ainsi on fera bien de les laisser toujours sur
bâbord en entrant.
Deux canots furent ex[)édlés pour reconnaître le canal ; ils
ne furent de retour qu’à la nuit, et la houle était si forte
qu'on eut la plus grande peine à les hisser sans les briser.
La nuit, le vent devint grand frais, la mer très-grosse b r isait
avec fureur sur la côte, dont nous n’étions pas alors à
plus de 3 ou 4 encâblures.
A 2 heures du matin, on reconnut que le câble de bâbord
était coupé, et nous restâmes sur la chaîne seule, dont on avait
dehors environ 80 brasses.
Vers les 3 heures du m atin , le vent mollit toiit-à-coup, et
la houle s’apaisa comme par enchantement.
Le câble avait été coupé à .12 brasses de l ’é ta ling u r e , et en
outre fortement ragué en plusieurs en dro its, ce qui indiquait
que le fond était semé de rochers tranchants. .
A 8 heures on leva l’ancre à laquelle seule nous devions notre
sa lu t, et on vit qu’elle avait uue de ses pattes cassée.
A 9 heures 10 minutes nous commençâmes à donner dans le
canal, qui reçut à juste titre le nom de bassin des Courants; la
brise dépendait de l’O . , et nous serrions la bande occidentale
à 200 toises de distance.
Parvenus'à 400 toises de la passe, nous la vimes presque complètement
barrée par des rochers à fleur d’eau. M. Gressien fut
envoyé dans un canot pour la reconnaître de plus près; il rapporta
qu’elle était praticable quoique très-rétrécle, et que le
fond était du côté de la rive de l’E . , mais que le courant com-
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