du so ir , nous étions à 5 milles environ de Laoudzala et de
Nougou-Laoudzala, par conséquent sur la route du Duff. La
nuit était a rriv ée, e t , ne pouvant nous hasarder au milieu
des brisants qu'il eut à traverser , nous serrâmes le vent bâbord
amures, conservant toute la voilure possible, de peur
detre entraînés par le courant.
Le 3 i , au jo u r , nous vîmes que les bordées â toutes voiles
tyue nous avions courues dans la n u it , nous avaient effectivement
relevés dc quatre à 5 milles au vent ; à 7 heures 35 minutes
, instant de l’observation des angles horaires , nous
étions sur le méridien et à 7 milles de la pointe S. de Laoiid-
zala ; mais la brise ayant passé à l ’E .S.E., tout ce que nous
pûmes faire, fut de doubler à la distance d’une d em i-lieu e les
redoutables brisants qui l ’entourent.
A 10 beures 5o minutes , nous étions arrivés dans le chenal
qui règne entre Laoudzala et Nougou-Laoudzala. Malgré le
vent qui soufflait avec violence et d’une manière in é g a le , et
m.ilgré un horizon fort embrumé , je me déterminai à poursuivre
ma route au N. Chacun était à son poste, et M, Guil-
b e r t , des barres dc perroquet, indiquait les dangers de la
route.
Nous avions déjà laissé porter au N .; mais à 11 beures i 5
minutes, au lieu d’un canal de 8 ou 10 milles, comme 1 indique
W ilso n , tout l ’espace situé devant nous parut presque entièrement
barré par les brisants de I.aoudzala d’un b o rd , et de
l ’autre par ceux qui s’étendent beaucoup â l’O. de Nougou-
Laoudzala; M. Guilbert lu i-m cm e , de la station élevée qu’il
occupait, ue voyait guère (|u’une bande continue de brisants.
Sans d o u te , le D u ff, qui passa dans ces lieux |iar un très-
beau temps et une mer très-calme, ne vit pas tous les dangers
qu’il cou ru t; et comme lui nous n’aurions pas eu les moyens
de nous d égager promptement, s’il nous était arrivé de toucher
avec uue pareille boule. En outre, ee premier danger franchi,
il nous restait encore près de 60 milles de navigation à faire à
travers les brisants, et ¡1 ne nous restait plus que 6 heures 1/2
de jour. Il eût donc été par trop imprudent de tenter ce périlleux
passage avec un temps aussi peu fa vorab le , et nous
virâmes lo f pour lo f pour reprendre la bordée du S.
A m id i, par 16” 48' latlt. S., nous étions à 3 milles 1/2 dans
l ’E. de la pointe S. de Laoudzala, et au plus à une demi-lieue
des brisants qui la défendent.
Les vents étant â l ’E.S.E., nous avons poursuivi toute ¡a jo u r née
la bordée du S ., et le soir nous n’avions plus en vue que
les pitons élevés et solitaires d’A zata et de Batou-Bara.
Dans la n u it, le vent a soufflé avec violence en se rapprochant
de l ’E ., et le i " ju in , au jo u r , nous revîmes le rocher
B a to u -B a r a , daus l’E.N.E. à près de 8 lieues de distance. Peu
ajjrès, malgré la brume épaisse de f horizon, nous distinguâmes
le sommet de Ne irai, à 11 lieues dans l’O. 1/4 S .O ., et celui de
Nbao à i 4 lieues dans l’O.S.O.
A 1 beure 28 minutes, nous aperçûmes droit au S., devaut
nous et à 11 lieues de distance, les sommets de l ’ile Mouala ,
dont Tomboua-Nakoro nous avait indityué d’avance l’existence
dans ces parages.
A midi, nous étions en vue des trois îles Neirai, Nbao et
M oua la , la latitude observée fut ï 8“ 6’ S. Nous étions sur le parallèle
et â environ 9 lieues de la partie S. de Nbao.
Sur les 5 heures du soir, n’étant qu’à 2 milles et droit au N.
de la pointe occidentale des brisants de Moua la , nous avons
mis en panne pour faire une station g éograph ique, et nous
avons filé 90 brasses de ligne sans trouver foud. Comme il
était troy) tard pour envoyer à terre le canot qui devait y dé-
ymser les naturels, nous reyndmes la bordée du N. Ce retard
73.
Mai
1827.
J u in
1827.