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Le 2 février, au jour, uous reconnûmes la ])lu])art des points
de la veille, et peu après la pointe Castle nous parut sous la
forme d’un trapèze éclairé par ie soleil levant.
C’était effectivement Topolo-Polo cpie nous avions aperçu la
veille; à midi nous le relevions à l’O. i° N, à 7 m ille s , et la
latitude dé 40° ^2' que nous lui assignons s’accorde avec celle
de Cook.
Topolo-Polo est le seul cap remarquable d e p u i s Ivawa-Rawa ;
c ’est uue |)oiiite médiocrement élevée (|ue surmonte un morne
a r ron d i, et de nature évidemment volcanl<|ue, ainsi que 1 attestent
ses flancs d écha rné s, sillonnés verticalement de larges
bandes blanchâtres, et son sommet écbaueré en forme de cratère
éteint.
A 3 milles, dans le S.O. du cai), est une très-grande tache
blanche qui descend ju sq u ’à la mer.
Vers le N. la côte fait uu long a rc , dont la flèche est très-
petite , jusqu'à une pointe noire que nous avons pensé être
Black-Head de Cook, et qui est distante de 20 milles de Topolo-
Polo. Au-dessus de cette [jointe on voit plusieurs pitons très-
élevés , et la côte se termine dans cette partie [jar une pente
insensible qui descend jusqu’à la mer.
Toute la journée on a vu dans l’Intérieur une chaîne de très-
hautes montagnes <[ui étalent environnées de vapeurs, et qui
n’offraient aucun point bien saillant.
Le 3 février, au jour, nous apercevions encore le cap Topolo-
Polo à moitié noyé ; la brise était très-favorable ; et à 7 heures
du matin, on vit Motou-Okoura ( lie Stérile de Co ok), dansle
N., à six lieues. Toutes les montagnes sont médiocrement élevées,
mais a rides, escarpées, offrant une quantité de taches
blanches et jaunâtres , surtout près de Motou-Okoura. La c ô te ,
<|ue nous prolongions â 3 milles au la rg e , est bordée de sable.
Motou-Okoura méritait bien le nom d’île Stérile ; ce n’est
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qu'un rocher escarpé, n u , et éloigné d’un mille au plus de
te r re ; sa forme est pyramidale, un pâ considérable en occupe
la c im e , et doit se trouver dans une [josition inexpugnable ;
nous en passâmes à 2 1/2 milles, et une pirogue qui s'en détacha
essaya inutilement de nous joindre.
La dernière pointe en vue était le cap Mata-Mawi (K id nap pers
de Cook). Sa distance à Motou-Okoura est de 10 milles.
Sur les 11 h eu re s , nous aperçûmes deux rochers qui sont au-
dessous, et qui ressemblent à deux meules de foin , vus du S . ,
et à deux pyramides triangulaires, vus de l’E.
Le cap Mata-Mawi, pointe méridionale de la grande baie
d’Hawke, est d’une médiocre hauteur, blanc, formé de rochers
découpés, et offrant le même aspect, vu du N. ou du S. Les
deux rocs qui sont à la base et qui ne sont que des fragments
détachés de sa niasse, le font aisément reconnaître. Sa pointe
parait saine du côté de l’E.; mais au N. elle est suivie de roches
à fleur d’eau et de brisants qui paraissent se prolonger à i.A
mille au large. Depuis l ’île Okoura les eaux avaient pris une
teinte évidemment moins pure ; cependant nous trouvâmes 6.5
et 69 brasses â uue lieue de terre au plus. A une beure, lorsque
nous fûmes [jar le travers du cap et â 2 milles de distance, la
couleur fangeuse des eaux se prononça tellement, qu’elle formait
une ligne de démarcation très-remarquable, et semblait
annoncer uu haut foud. Pourtant à 5o brasses la sonde ne
trouva pas le fond, et nous attribuâmes ce changement à quelque
rivière considérable qui se décharge sans doute dans
la baie.
A une beure, nous donnâmes dans ce vaste bassin avec une
jolie brise de l’O. venant de te r re , et une mer unie qui nous
permettait de serrer la côte; mais à deux heures le vent sauta
subitement à la partie de l ’E., et nous força ainsi de nous maintenir
[jlus au large.
l'o j <ige de ¡Astrolabe.
te?
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