•208 VOYAGE DE L’ASTROLABE.
Iiccembic cident qui a quelquefois forcé des navires à louvoyer durant
i 5 jours près du Port-Jackson, sans pouvoir y (lénétrer.
A minuit uous aperçûmes la lumière du fanal; le vent ayant
molli, nous laissâmes porter le long de la cô te ; à six heures
du matin, c’est-à-dire, au point du jo u r , nous donnions déjà
dans le gou le t, quand uous reçûmes le pilote qui nous conduisit
sur-le-chanq) près de la v ille , dans l’anse de Sydney-Cove.
L'admirable bassin du Port-Jackson est aujourd’hui trop
connu , pour que nous croyions devoir ajouter rien à ce qui a
déjà été écrit par tant de navigateurs.
Nous dirons donc que nous avons adopté pour sa latitude le
résultat <]ui fut trouvé par M. Jacquinot dans le voyage de la
Coquille, savoir : 33° 5i ' 4° ' SD
’autant plus que ce même officier, sur
lA s tro la b e , trouva par les deux séries de
hauteurs circumméridiennes du so le il. . . . 33 5a i S.
La longitude, adoptée par uous, 148° 5o' 42" E., est celle qui
résulte des différeuces de méridien mesurées parles marches des
trois chronomètres, n°‘ a6, 38 et 83, trouvées à Port-Western et
Port-Jackson. Dans les quatorze jours d’intervalle, ces marches
n’avaient presque point varié, et cela nous donne lieu de croire
que tous les points intermédiaires sont intimement liés en longitude
aux points de départ et d’arrivée.
M. Duper rey, eu combinant toutes les observations des navigateurs
précédents avec les siennes, avait trouvé pour la
longitude de ce lieu........................................... 148° 5o' 9" E.
La déclinaison de la boussole, observée
à terre, a é t é ........................................................ 9° 17' N.E.
Pendant toute la durée du mouillag e, qui fut de i 5 jo u r s ,
la brise fut presque constamment fa ib le , et dépendit plus souvent
du N. que de toute autre partie. Dans les journées du 10
et du 11 , on eut un peu de pluie, et, le reste du temps, il fit
très-sec. Une brume intense couvrait souvent l'horizon, et rendait B&emi...-
ratmos|)hère pesante et étouffée. Le baromètre ne descendit
jamais au-dessous de 28°. Le thermomètre oscillait entre 18 et
22° à l ’air libre et à la surface de la mer. Nous n’eûmes point
l ’occasion d’observer aucune de ces énormes différences de température
daus le cours de la même journée, si souvent signalées
dans le climat de la Nouvelle-Galles du Sud.
, YIII.
TRAVERSEE D U PORT-JACKSON A L ANSE D E LASTROLABE.
Nous quittâmes le Port-Jackson le 19 décembre 1826, pour
nous diriger vers la Nouvelle-Zélande, Je conqjtais commencer
l'exploration de Tavaï-Pounamou au cap S.O. devant la baie
Cha lky ; mais les contrariétés sans nombre contre lesquelles 11
fallut lu tte r , allongèrent beaucoup la traversée, et me forcèrent
à réduire l'étendue des côtes que je me proyiosais d’explorer.
Durant les huit premiers jo u r s , nous n’éprouvâmes que des
faibles brises du S.E. et de l’E.S.E., avec un beau temps et une
mer tranquille. Ce qui est très-singulier, c ’est que nonobstant
cette direction du v e u t , le courant continua d’abord de nous
porter considérablement au S.E., puisqu’il fut le 20 de 20 milles
au S. 5i° E, ; le 21 de 49“ '5 au S. 25° E., et le 22 de 37“,5
au S. 74° E. Sans doute les ondes superficielles de la mer conservaient
encore l ’impulsion qu’avaient dû leur imprimer les
vents du N. violents qui avaient soufflé peu de temps auparavant.
Après ces douces Ijrises dont l'unique désagrément était de
nous retarder dans notre m a r cb e , nous eûmes à subir des
Voyage de r Astrolabe. 53