Mrn-t
IS28.
et empâtés de coraux, des ancres, des canons, des boulets et
divers autres objets, surtout de nombreuses plaques de jdonib.
A ce spectacle, tous leurs doutes furent dissipés; ils restèrent
convaincus que les tristes débris qui fraiipaient leurs yeux
étaient les derniers témoins du désastre des navires de Lapérouse.
Il ne restait plus que des objets en fe r , cuivre, ou plomb.
To ut le bois avait disparu, détruit sans doute par le temps et
le frottement des lames. La disposition des ancres faisait présumer
que quatre d’entre elles avaient coulé avec le navire, tandis
que les deux autres avaient pu être mouillées. L ’aspect des lieux
donnait enfin sujet de croire que le navire avait tenté de s’introduire
au dedans des récifs par une espèce de passe, qu’il
avait échoué, et n’avait pu se dégager de cette position qui lui
était devenue fat.ale. Suivant le récit de quelques sauvages, ce
navire aurait été celui dont féqu ip ag e avait pu se sauver à
Païou, et y construire uu petit bâtiment, tandis que l ’autre
aurait échoué en dehors du ré c if, ou il se serait tout-à-fait
englouti.
M. Jacquinot fit plonger sur une de ces ancres; on réussit
à l'élinguer, et déjà ou avait fortement agi avec les palans |)our
la soulager, quand on s’aperçut que cette manoeuvre allait
compromettre le salut du cauot, dont l ’arrière cédait aux efforts
qui avaient été faits, tant cette ancre était déjà engagée sous la
croûte des coraux! Cette considération décida M. Jacquinot à
renoncer à son entreprise, et comme il était déjà 4 beures du
so ir , on se mit eu route pour le navire. Le canot toucha plusieurs
fois contre des bancs de coraux, mais comme il faisait
très-beau clair de lune et calme, ces accidents n’eurent })as dc
suite fâcheuse, et le canot opéra heureusement son retour â
Ocili, par la baie de Manevai et la passe de l’E.
Le 3 m.ars, VAstrolabe étant enfin amarrée en sûreté dans la
baie de Manevai, et la chaloupe n’étant plus, à bo rd , d’une
absolue nécessité, je l’envoyai, ainsi que la baleinière, faire uu
troisième voyage à la partie occidentale de Vanikoro. La chaloupe,
armée de i4 hommes et de 4 pierriers,était commandée
par M. G u ilb e r t, qu’accompagnaient MM. Pâris et Sainson ; sa
destination était de draguer divers articles du n au frage , et surtout
de se procurer une des ancres et un des canons aperçus
par le grand canot, car je tenais â rapporter ces objets en Europ
e, et à les montrer à nos concitoyens comme des monuments
authentiques du naufrage des frégates de Lapérouse et
de nos efforts sur les récifs de Vanikoro.
M. Gressien commandait la baleinière, et il devait compléter
la géographie de cette partie de Vanikoro, autant qu’il lui
serait possible, après avoir prêté â la chaloupe tous les secours
nécessaires pour accomplir sa mission.
Le 5 , â 5 beures 20 minutes du matin, les deux canots rentrèrent
a bord, ramenant tout leur équipage. Un courant v iolent
avait beaucoup contrarié MM. Gressien et Guilbert dans
les opérations dont ils étaient chargés; néanmoins ils en étaient
venus à bout. M. Gressien avait recueilli les matériaux nécessaires
pour compléter le plan des récifs et des côtes de Vanikoro.
M. Guilbert, après de violents efforts qui firent craquer l ’arrière
de la chaloupe, parvint à extraire des récifs les objets
suivants ; une ancre de 1800 livres environ sans ja s , fortement
oxidée et revêtue d une croûte de coraux dont l ’épaisseur parait
etie d un a deux pouces; un canon coin-t en foiitc , également
recouvert de coraux, tellement oxldé que le métal cédait facilement
sous 1 action du marteau ; un picrrier eu bronze, et uue
espuigole en cuivre, beaucoup mieux conservés, l ’un portant
sur ses tourillons les 11“ 548 d’ordre et i44 de jioids, l’autre
les II”’ 286 d ordre et 94 de poids ; du reste, nulle autre marque.
Au lieu dn n au frag e , ou avait remarqué sous l ’eau ciiu|
I üG.