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Guilbert n ’est séparée de l’île occidentale (ile Bertrand), que
par un canal d’un dem i-mille au plus. Ce lle -c i n ’a guère
plus de 2 milles 1/2 d'étendue; deux petits ilôts sout auprès de
sa pointe S .O .
Au moment de notre passage, quatre pirogues, montées
chacune par 5 ou 6 naturels, sortirent du ré c if de la pointe E.
de l ’ile G u ilb e rt, et tentèrent de s’avancer vers nous; mais le
courant nous entraînait rapidement dans l’O., et les naturels
furent obligés de renoncer à leur dessein.
Nous fîmes peu de route dans l ’après m id i, en suivant la
terre qui est h au te , escarpée, et bordée seulement par une
lisière étroite. Une p resqüile basse et boisée, qui n ’est peut-
être qu’une ile collée contre la terre, reçut le nom de pointe
Sapa. La mer est couverte, le long du b o rd , de troncs d’arbres,
de branches et de fragments de plantes.
A 5 heures et demie, nous étions à i 3 milles dans l ’O. de
file Bertrand, et à la même distance dans le N .N .O . de la
pointe Sapa. Devant nous se montrait la chaîne élevée des
monts Torricelli. Nous courûmes uu petit bord au la rg e , puis
nous passâmes la nuit eu panne.
Le 10 au jo u r , en reconnaissant les derniers points déterminés
la veille, nous vîmes que le courant nous avait encore
entraînés dans fO . pendant la nuit. Nous continuâmes notre
ro u te , [lassant à environ une lieue au N. d'une suite de petites
iles situées très-près de la côte. A 8 h eures , nous fîmes une
station à 5 milles dans le N. 87° E. de la pointe Passir, langue
de sable qui s’avance en mer de près d’un mille 1/2.
A moins d’un mille de cette pointe est la plus orientale des
petites iles (ile S ainson), accompagnée de deux petits îlots.
Les deux qui suivent à l ’O. ont été nommées iles Faraguet
et Dudemaine; les deux premières sont basses et couvertes de
grands a rb re s , parmi lesquels on distingue quelques touffes
de cocotiers. L'ile Dudemaine seule, sur sa partie occidentale,
présente 1111 petit morne de 100 ou 200 pieds de hauteur, qui
se remarque d'assez loin, au milieu des terres basses dont il
est environné. Cette dernière ile est accom[)agnée dans l'O. par
un petit îlot. Ces iles paraissent assises sur uu même plateau
qui part de la pointe Passir, et il est probable qu’il existe en
dedans de cette enceinte un mouillage assuré, avec une passe
étroite dans la partie de 1 0 ., entre l’ilot Dudemaine et la pointe
Lapar. Dans l ’intérieur, la couleur de fe au indiquait un fond
de sable. Entre les pointes Passir et Lap a r, la distance est de
10 nulles ; dans cet intervalle la côte creuse un peu vers le S . ;
la lisière s'élargit considérablement, et semble former une
grande vallée entre deux chaînes des monts Torricelli. Cette
disposition fait présumer qu’une rivière considérable doit
couler au foud de cette vallée.
L'existence d’un mouillage en cet endroit est un fait très-
miportant pour la navigation, et que nous recommandons
vivement a l'investigation des capitaines qui auront l’occasion
de visiter cette partie de la Nouvelle-Guinée. Comme nous
passions le long de ces ile s, six pirogues se montrèrent tout à
coup entre les iles Sainson et Faraguet. Après avoir vco-ué
quelque temps vers nous, elles reprirent le chemin de terre.
La pointe Passir est presque sur le [larallèle, et â 43 milles
dans l ’O, de l’ile Bertrand. Nous l ’avons placée par 3" 9' lat. S.
et i 4o” 7' long. E.
A m idi, nous eûmes la latitude, et nous nous assurâmes
que le courant nous avait portés vers l’O. de i 5 milles dans les
24 heures.
A l ’aide d’une jolie brise d’E .S .E . , uous continuons de
suivre la côte à 3 ou 4 milles de distance, ce qui nous permet
d cn distinguer toutes les sinuosités. A 4 heures, nous étions
à environ 8 lieues dans l’O .N .O . de l’ile Dudemaine, devant
{ ’orage de ¡Astrolabe.
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