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ISÎS.
Le 26, nous filions 6 noeuds le cap à l ’O , , pour approcher
du groupe de Hogoleu, et je craignais qu’une brume assez
épaisse, répandue sur tout l’horizon, ne me nuisit dans cette
circonstance. Cependant, dès 4 beures et demie après midi,
M. Dudemaine, au travers de la brume, aperçut les sommets
des îles h au te s , à sept ou huit lieues de distance. Leu après on
commença à distinguer, des barres, les quatre petites îles basses
qui paraissent être les iles Gaudichaud, Q u o y et Gaimard de
M. Duperrey. Au coucher du soleil, ces iles étaient visibles
de dessus le pont.
Nous n’étions pas alors à plus de 9 milles a uv ent de la chaîne
des brisants qui environnent le groupe, et je restai toute la
nuit aux petits bords. J’avais à me défier de l ’action des courants,
et je n’étais en mesure d'exécuter aucune manoeuvre
prompte et difficile en cas de danger.
La brise fut in égale, et nous eûmes des grains de pluie du-
i-ant la nuit. Cependant, le 2 7, quand le jo u r re v in t, je vis avec
plaisir que nous étions restés k la même distance de terre que
nous étions la veille au soir. Je laissai porter au N . O ., jusqu’à
2 milles du brisant; puis, à 7 beures 3o minutes du matin,
une station eut lieu , et M. Guilbert commença son travail géographique.
Dès lors nous avions une vue très-détaillée de toutes
les îles orientales du groupe d’Hogoleu. Les quatre îles d e iro s ,
Dublon, Falang et Chamisso seules sont formées p ar de hautes
terres ; parmi elles on distingue le pic délié de D u b lo n , sur le
parallèle duquel nous nous trouvions lors de la station. Toutes
les autres, au nombre de dix-buit ou v ing t, sont de petits îlots
bas, boisés, et situés sur le bord du brisant. Le plus grand de
ces îlots n'a pas plus d’un mille de diamètre, et il en est quelques
uns, longs au plus de 5o ou 60 toises, qui n’offrent q u ’un
petit plateau de corau x, couronné par un bouquet d’arbres.
Nous n’eûmes point fond avec 100 brasses de ligne.
La station terminée, je mis le cap au S .S .E , , pour prolonge
r , à 3 milles de distance, la longue chaîne de brisants qui
s'étend à 7 milles au large des îles hautes.
Rapidement chassés par une fraîche brise du N .E . , nous
voyions ces îles nombreuses se croiser les unes les autres, et
changer à chaque instant de forme et d’aspect, tandis qu’une
longue et creuse lame, soulevée par les vents d’E . , venait
expirer en mugissant contre la muraille de coraux formée par
les polypiers, et semblait nous rappeler à chaque instant de
uous tenir sur nos gardes. Nous passâmes ainsi successivement,
devant le Bouquet, les trois îlots, les iles Béringuier, Chassant,
les Deux To uffe s, Caplin et Boisduval. Après celle-ci, le récif
ayant paru fuir à l ’O ., je laissai porter jusqu’au S .S .O . Mais
bientôt la vigie annonça que le brisant reparaissait à deux ou
trois quarts au v eu t, et je m ’empressai de remettre le cap au
S .S .E . , pour ue pas me trouver envelop|)é dans ce repli.
Après 1 île Boisduval, uous recoouûmes les iles Jacquinot,
Cerisy, Giv ry et Hacq.
A 9 heures 45 miuutes du matin, une seconde station eut
lieu a 2 milles et demi du brisant. Alors les quatre iles hautes
que nous avous désignées commençaient à fuir daus le N . O.; el
sur un plau plus éloigné dans l’O . N . O ., se montraient déjà les
îles hautes de Oudot, Chazal, et surtout la masse plus élevée et
plus étendue de Toi. 90 brasses de ligue n’ont ¡>as encore trouvé
le fond.
A midi, uous étious à 3 milles et demi des brisants, jiar
7° 2' lat. N ., à 4 milles seulement au N. de la partie méridionale
du groupe entier. Nous passâmes devaut file Lauvergne, puis,
a I-heure 45 minutes, nous doublions, à 2 mdles et demi de
distance, la petite île basse qui termiuc l’arcliipel au S .E . , et
qui a reçu le nom d’ile du Sud. Elle est située sur le bord du
ré c il, et celui-ci se dirige ensuite brusquement au N .O . Au
Voyage de CAsIrolal’c. j y g