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possible, et extraire quelques débris propres à constater uotrc
découverte d’uue manière authentique.
Ces voyages out été mis à profit pour la géographie, et c’est
à M. Gressien qu’on doit la belle carte qui en est résultée.
La première expédition en canot fu t commandée par
M. Gressien, qui partit le a 3 février, à 4 beures et demie du
matin. 11 commença sa tournée par la partie de l ’E . , sortant
par la baie de Te vai et doublant la pointe de l ’Astrolabe, puis
il continua sa route en dedans de la ceinture de brisants, et
suivant la côte de fort près. Tassant devant la baie Nimbe, il
relâcha sur l'ilot Makaloumou, qui n ’est qu’un petit plateau
de sable sur le ré c if; il alla ensuite recouuaitre la baie Sab oe,
et s’arrêta au village de Païou; mais tous les naturels prirent
la fuite, et on ne put obtenir aucuu renseignement; continuant
sa rou te , M. Gressien vint raser la pointe Nedjou, qui est l ’extrémité
oceidentale,de l'île de la Recherche, et rencontra peu
après le village assez considérable de Nama, où les naturels
vendirent plusieurs vieux morceaux de fer et de cuivre, provenant
des vaisseaux naufragés. Mais personne ue pouvait ou ue
voulait donner de détails touchant les circonstances du naufrage.
Ni promesses, ni caresses, ui prières, ne réussirent à
M. Gressien pour vaincre leur obstination, et il fut obligé de
les quitter sans en obtenir rien de plus satisfaisant.
Le grand canot passa la nuit sur son grajun à la pointe N.
de l’ile , près du village de Van ou, dont les babitauts apportèrent
aussi quelques débris du n au frag e ; puis, prolongeant
toute la côte N . , il vint relâcher à l’Ile Nan ou n -b a , jo li bouquet
d’arbres sur le bord intérieur du ré c if; donnant ensuite
dans la baie Manevai, il fut de retour vers midi à bord par la
passe de l 'E ., car nous étions encore au mouillage d’Ocili.
Ainsi, ce juemier voyage nous lit connaître le contour de
f i l e , et nous confirma le fait du naufrage; mais il ne uous procura
aucun document sur le lieu précis où il arriva, ni sur les m»'«
, . . 1, , '82V
événements qui 1 accompagnèrent.
Le 26, le grand canot partit pour la deuxième fois dès 3
heures du matin; il était sous les ordres de M. Jacquinot,
accompagné de plusieurs officiers; M. Gressien passait les
journées entières â sonder et lever le jilan détaillé de l’ile-
M. Pâris avait été chargé de ce qui concernait particulièrement
la baie de Tevai.
A I heure après minuit, le grand canot était de retour. Il
avait fait le tour de l ’île par le N . , en sortant par la baie Manevai.
A 8 heures du matin, il était devant V an o u , où il ne
put rien apprendre touchant le lieu du naufrage. De là , il se
dirigea vers le village de Nama. Les Français y furent accueillis
uu peu plus amicalement qu’à V an ou ; cependant leurs questions,
leurs promesses et leurs efforts y furent long-temps
infructueux. M. Jacquinot se proposait déjà de continuer sa
route vers Païou, quand la vue d’un morceau de drap rouge
produisit un tel effet sur l ’esprit d’un de ces sauvages, qu'il
sauta sur-le-champ dans le canot, et s’offrit à le conduire sur
le lieu du naufrage, pourvu qu’on lu i donnât le précieux morceau
d’étoffe. Le niarcbé fut aussitôt conclu, et nos compagnons
furent enfin conduits sur le lieu que nous cberclnons
avec tant d’empressement depuis notre arrivée.
l.a eliaiiie de récifs qui forme comme une immense ceinture
autour de V anikoro, â la distance de 2 ou 3 milles au large,
près de Païou et devant un lieu nommé Amb i, se rapproche
beaucoup de la côte, dont elle n’est guère alors éloignée de plus
d’un mille.
Ce lut là , dans une espèce de coupée au travers des brisants,
que le sauvage arrêta le canot, et fit signe aux Français de
regarder au fond de l’eau. En effet, à la profondeur de douze
ou quinze jiieds, ils distinguèrent bientôt, disséminés çà et là
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