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Nous n'entrerons dans aucun développement touchant les
moyens t,ue nous avons employés pour déterminer les latitudes
et longitudes, la déclinaison de l’aiguille aimantée et la marche
des montres. Ces procédés sont aujourd’hui familiers a tons les
jeunes officiers d e là marine qui ont profité des leçons qu on
leur a données. D 'a illeu rs, MM. Freycinet et Duperrey ayant
tour à tour répété ce que M. de Rossel avait écrit sur cette matière
qu’il avait à ].eu près épuisée dans le volumineux appendice
du voyage de d'Entrccasteaux , uous avons ju ge parhute-
ment inutile de revenir iious-même sur ce su je t, et nous
renverrons par conséquent aux auteurs que uous venons de
citer, les personnes qui désireraient à cet égard de plus amples
renseignements.
Cependant nous devons faire observer une fois pour tou tes ,
que dans nos travaux hydrograplii<iues, nous ue suivîmes pomt
la manière d’opérer employée à bord de la Coquille, pour arriv
er au tracé des côtes, mais bien celle que nous avions vu
pratiquer à bord de la-Chevrette par M. Gauttler. M. Duperrey
s’était constamment contenté dc faire relever au compas, et
tout en faisant voile, les différents points qui devaient figurer
sur ses cartes. Par ce moyen, il est constant que les erreurs du
compas devaient souvent s’ajouter à celles qui résultaient nécessairement
de l a vitesse du b âtiment pendant les relèvements.
\ bord de l'Astrolabe, toutes les fois qu’une exploration
était commencée, trois ou cinq stations avaient lieu chaque
jo u r , suivant la vitesse du navire ou la longueur de la jo u r iie e ,
la corvette restait eu panne jiendant leur durée, et toutes es
distances angulaires des divers points en vue prises au cercle
de réflexion étaient liées à l’azimiitli vrai de l ’un d’eux, observe
et calculé avec soin. T o u t le travail de la journée demeurait
ainsi assujetti à trois ou cinq stations principales, durant lesquelles
les divers points en vue étaient placés avec toute exactitude
possible. Les relèvements intermédiaires faits au compas
et à la voile se trouvaient naturellement corr igés par leur dépendance
immédiate des positions résultant des stations.
II est évident que ce dernier procédé est plus long, plus minutieux
et plus pénible que le précédent ; il entraîne surtout
une foule de précautions, d’observations et de c,aïeuls dont on
se trouve disjiensé en n’employant t[ue la boussole pour obtenir
les relèvements. Mais auss i, il est permis de penser que l ’on
doit compter bien davantage sur la précision des opérations
exécutées suivant le mode adopté à bord de l ’Astrolabe.
Nous terinirierons ces considérations en disant quelques mots
sur l’atlas de VAstrolabe. Cet a tla s , composé de 42 planche s,
renferme en substance toutes les cartes et les plans levés dans
le cours du voyage. Dans leur état o r ig in a l, ces matériaux formaient
environ quatre-vingts planches, mais un motif d’économie
uous a porté à les réduire au nombre strictement nécessaire.
S i, à l’exemple de quelques-uns de nos d evanciers, nous
eussions voulu consacrer une |)lanche pour figurer uue île ou
une portion de côte de quelques milles d é tend u e , nous eussions
pu facilement porter à deux ou trois ceuts le nombre des
planches de notre atlas. Mais cette prodigalité nous a toujours
paru une affaire de lu x e , plutôt que de véritable utilité pour
la navigation.
Ce s t à MM. L o ttin , Cressien, C u ilbe r t et Paris, officiers de
l'exp édition , q u ’on doit l’exécution de ces diverses cartes ;
comme elles ont été constamment levées sous ma direction, je
puis me rendre garant de l ’attention soutenue, de l ’exactitude
scrupuleuse qui ont été apportées à la rédaction de ces documents
importants. Comme moi, MM. Jacquinot, Lottin e t C ressien
avaient long-temps servi sous les ordres du capitaine de
vaisseau Cauttier. Nous nous étions formés ensemble à l’école
de cet habile observateur, et je dois déclarer que j ’ai constam-
Voyage de l'Astrolabe, ¿'j j