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aux dangereux écueils qui obstruent dans l’O . le détroit de
Dampier.
A 8 beures 7 m in u te s , on observa des angles horaires sans
mettre en panne, désirant profiter d’une jolie brise de S .E ,
pour passer le détroit dans la journée; nous étions alors à
[5 milles dans le S .S .O . du cap Ann. Nous approchions à
vue d'oeil de la Nouvelle-Bretagne, dout les côtes sortaient peu
à [>eu des images épais dout elles étaient couvertes. ïo u t -à -
cou|) la vigie poussa uu cri rauque et inarticulé, indice d’un
graud effroi. J’allais la questionner, quand un choc brusque
et prolongé nous annonça que nous franchissions une basse;
la quille de XAstrolabe sillonnait en ce moment la crête d’un
massif de coraux.
Toutefois elle ne s’arrêta pas, et je cherchais à suivre une
eau plus profonde, quand la corvette toucha une seconde fois
plus rudement que la prem iè re , puis elle contiuua sa route
sur une mer désormais exempte d’écueils. Cette partie du
banc est précisément sur le méridien de la pointe O. de la
Nouvelle-Bretagne, et à 12 milles du cap Ann. M. Gressien,
que j ’avais envoyé sur les barres du petit perroquet pour
nous indiquer la meilleure direction à su iv re , remarqua que
ce banc s’étendait à 2 ou 3 milles à tribord jusqu’à un endroit
où la lame brisait légèrement, et que je distinguai moi-même
très-visiblement. Sur bâbord, il allait se rattacher à une ile
de sable distante de 2 lieues, et située à l’E. des autres îles
basses , et qui est probablement la même que d’Entrecasteaux
laissa sur tribord.
Ainsi ces dangereux récifs barrent, dans la plus grande
jiartie de son é tend u e , l’ouverture du détroit de Dampier.
Du côté du S ., pour les évite r, il faut ranger de près la côte
de la Nouvelle-Bretagne.
D am p ie r , qui fait mention des îles basses situées au S . de
l’ile R o o k , eut le bonheur d’éviter le banc de corail ; [iro-
bablement il ü c s t pas con tin u , et il laisse des canaux où
l’ou peut passer en sûreté.
A 10 heures du matin, nous étious parvenus sur le parallèle
du cap A n ii, et nous continuâmes de prolonger à environ
2 milles de distance la partie occidentale de la Nouvelle-
Bretagne.
La cô te , depuis le cap Merkus ju sq u ’au cap A im , parait
courir à l’O .N .O . l ’espace de 5o milles. Dans cet espace, uous
avons vu les montagues continuer sans interruption, f.es
pointes les plus remarquables ont reçu les noms de cap Redder
et cap Buscliing. Quelques Ilots sout peu éloignés de terre.
La côte orientale du détroit de Dampier, depuis le cap Ann
jusqu’au cap Glo ces ter , offre un développement de 24 milles;
elle est de moyenne hauteur au S . , vers le cap A n n , mais elle
se relève progressivement en allant vers le W., et vient former
l’énorme masse qui a reçu le nom de Mont Glocester, et qui
domine le cap du même nom. Toute cette partie est saine et
sans aucun îlot sons la terre. Elle forme une courbe peu prononcée
, de sorte que le point le plus occidental, qui est le
cap O. de toute la Nouvelle-Bretagne, est difficile à distinguer.
A 1 1 heures 45 miimtes, nous le relevions au N. du monde,
â 7 milles; nous étions alors à 2 milles de la côte.
La grande lie Rook forme le côté occidental du détroit.
Elle n’a pas moins de 8 lieues de longueur, depuis la pointe
Graali au S .E . , jusqu'au cap R in g au N .O . Le détroit a
i 3 milles de largeur E. et O., et la même longueur N. et S .;
sans aucun danger apparent.
A I beure 47 minutes, nous passions â 2 milles à fE . de
la petite ile du Volcan qui borne le détroit au N . Elle
servit de fanal à Dampier il y a plus d’un s iè c le , et d’Entrecasteaux
la vit encore couronnée de fumées, il n’y a que
Voyage de ¡Astrolabe. 8 ^
Aoùl
1827.
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