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Vers 5 heures et demie, nous eûmes calme plat et des grains.
Nous n étions pas alors à |)lus de 3 milles des brisants, avec la
jjerspeclive peu rassurante d’avoir à passer uue nuit obscure
de douze heures daus un pareil voisinage et livres à l’action des
courants. Heureusement, vers 6 heures et demie, il s’éleva une
petite fraicbeur d’est qui me permit de l'aire très-lentement
1 ou 3 milles de plus au large. Puis, tout le reste de la n u it,
nous eûmes calme plat.
I.e i5 , nous eûmes des graius et uue pluie continuelle jusqu’à
buit beures du matin. Ibiis il s’éleva uue faible brise, variable
du S .O . au S .E .
Comme il était impossible, par ce temjis, de poursuivre mes
explorations avec la corv ette, je me suis décidé à envoyer à
terre le graud canot armé en gu e rre , et connnaiidé par M. I.ot-
tin, pour explorer le grand enfoncement que nous avons remarqué
daus l ’est, et s’assurer s’il est [lossible d’y conduire la
corvette.
Le canot partit à 9 heures et demie, et nous, restâmes eu
panne â deux lieues de la pointe S .E . de V an ik o ro ; l’embarcation
ne rallia la corvette qn’à 4 beures 40 miaules du soir.
M. I.ottiii avait trouvé mi mouillage [)eu sûr, peu fermé, à la
vérité, puistju’il n'était abrité que par uii pâté de coraux contre
les houles et les vents de l’est. Pourtant il était jiraticable;
d’ailleurs c ’était le méuie où M. Dillon avait d'abord conduit
son navire, et que le prussien Bnsliart m ’avait indiqué sous le
nom d’O cili.
Bien que je visse avec regret que VAslrolahe serait assez
gravement exposée au mouillage d’Ocili, je ne pouvais être
arrêté par une ])areille considération ; un devoir sacré m’ajtpe-
lait sur les lieu x , et je résolus d’y conduire la corvette aussitôt
que le vent me le permettrait.
Nous passâmes la nuit en panne sans nous éloigner dc terre,
ct tout prêts à doimer dans la baie de l’est au premier souffle fo
favorable. Mais le 16, à 7 heures du matin, le vent paraissant '*
fixé dans la partie de l’ouest, il me parut utile de profiter de ce
contre-temps jïour courir une longue bordée au N .E . , et
cbercber avec soin la position de l’ile Taumako, indiquée par
les habitants de Van ik o ro , comme par ceux de T ikop ia , dans
leur voisinage commun.
Le 16 et le 1 7 , malgré le .ca lm e et les folles brises, nous
avons continué de nous avancer daus le N .E , Nous avons eu
iréquemmeut des graius; mais, dans les intervalles, ii y a eu
des éclaircies qui nous eussent certainement permis de découv
rir une terre haute â plus de 10 lieues de distance.
A midi du 17, nous étions par 10° 54' lat. sud, et i 65° 58’ long,
est; et â 6 heures du soir , me trouvant â plus de trente lieues
au N .E . de V an ik o ro , et â la même distance au N .N .O . de
T ik o p ia , sans avoir rien aperçu, j ’ai jugé q u ’il était temps de
gagner vers le sud.
Le 18, au point du jo u r , aucune terre ne se montrait â nos
regards, et la brise s’était rétablie au N .E . De mon infructueuse
recbercbe, j ’ai conclu que Taumako, dont l’existence
ne pouvait plus être révoquée en doute, devait se trouver plus
loiu v eis le nord, et ([u’elle pouvait très-bien être la même
terre que l ’Ile K en n edy , àu iXautilus. Cette hypothèse parait,
il est v ra i, de jirime abord, contradictoire avec la déposition
uuaiiluie des habitants de Tiko|)ia, (¡ni affirment que Taumako
n’est situé t[ii’à deux jours de marche de leur lie , tandis qu’il
y eu a trois de Taumako à Vanikoi'o. Mais cette différeuce de
temps dans les deux traversées doit peut-être s’expliquer par
la ditlcroiice des routes à faire, plutôt que par leur longueur
effective. Eu e ffet, dans le ¡iremier cas, ou de Tikopia à T a u m
ako, ce serait à peu près le N .O . (¡u’on aurait â faire, ou
veut arrière; taudis que de Vanikoro à Taumako ce serait le