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D u li.-mt des barres, on voyait déjà Vile de la G rande Providence.
Toute la nuit, nous sommes restés livrés à un calme profond,
acconipagué du plus beau temps.
Le 22, au lever du soleil, le cap Saavedra nous restait dans
l’E . , à 6 lieues, et la Grande Providence nous restait dans le
N .E . à la même distance environ. C ’est une petite lie médiocrement
élevée et couverte d’arbres.
La cbaine des moûts Arfak paraît se terminer à une pointe
assez élevée que forme l’extrémité S. des terres en vue, c’est
la poiute O. de la grande baie du Geelwink: nous lui avons
laissé le nom de cap Oran-Souarl; il est à i y 5 milles dans l ’E.
1 1 ” N. de la pointe G eelwin k; mais la baie se trouve en partie
fermée par l ’Ile Jobie et les iles Q uoy et B u ltig , qui occupent
les deux tiers de cet espace.
Dans toute la jo u rn é e , nous n’avons pu faire que 4 o a 5
lieues à fO .S .O . avec de faibles brises de S .S .E . et de S .E .
Le soir, nous commençons à distinguer les terres voisines de
Doreï, dout nous no sommes plus qu’à 12 lieues dans l ’E. C ’est
dans ce port que je veux conduire VAslrolahe, pour lier nos
opérations avec celles de la Coquille, et donner aux naturalistes
les moyens d’étudler les productions de la Nouvelle-Guiuée.
Le 2 3 , des calmes désespérants nous tiennent cloués en
place e t , pour ainsi dire, eu vue du port. Dans ra))rès-midi,
uous reconnûmes la petite ile M an a -S o u a r i, et nous étions
parvenus à 5 lieues dans le N .E . 1/4 E. du cap Mamori, quand
le calme est revenu et nous a livrés au courant, qui nous a
portés toute la nuit au N.
Le 24, au jour, nous étions à 5 lieues N .N .E . du cap Ma-
raori ; j ’ai profité d’une légère brise du N .E . au N . , pour nous
élever au S. et nous tenir en garde contre le courant qui
menaçait de nous faire manquer le mouillage de Dorei,
A 6 heures du soir, nous uous trouvions à 8 lieues dans l ’E.
de la pointe Saweba. Les terres de cette partie de la côte,
depuis le port Doreï jusqu’au cap Oran-Souari, sont si hautes
et si escarpées, qu’à la distance de i6 ou 18 mille s, il nous
semblait que nous naviguions tout proche du rivage. L a cbaine
iiiqiosante des monts Arfak domine toute cette partie et cache
souvent son front dans les nuages.
Grace à la précaution que j ’avais [irise, le courant nous
incommoda peu pendant la u u it, et le 26, au jour, nous nous
trouvâmes à 6 lieues dans le N .E . 1/4 N. du cap Oran-Souari;
nous laissâmes porter peu â peu vers le port D o r e ï, qui nous
restait à près de 10 lieues dans le N .O . Nous marchions for t
lentement avec une légère brise de S .E . ; mais le courant
doublait heureusement notre vitesse, de sorte qu’à 4 heures
du soir, nous pûmes donner dans le canal formé par l’ile de
Maua-Souari et la côte de la Nouvelle-Guinée.
Là , nous fûmes surpris ¡lar un calme plat. Je tremblais
d'être exposé à manoeuvrer de n u it, de grosses ancres le long
de ces côtes aeores. Je fis armer les avirons de galère, e t ,
favorisés par le flo t, nous atteignîmes, à 6 heures et demie, le
même mouillage que nous occupions trois ans auparavant au
fond du havre Doreï.
Dans les v ing t jours qui venaient de s’écouler, nous avions
tracé d’une manière détaillée la configuration exacte de tacis
ceuts lieues de côtes jusqu'alors très-vaguement indiquées, et
signalé plusieurs îles inconnues.
Dans ce grand tra vail, nous fûmes généralement favorisés
par un temps maniable et assez beau, mais contrariés quelquefois
par les brumes et plus encore par les cou rants, qui nous
faisaient souvent faire durant la nuit plus de ebemin que nous
ne l ’aurions désiré. En effet, ils nous entraînaient assez ré gu lièrement
de 20 à 3o milles par jo u r de f O . S . O. au N . O. I.es
vents furent presque toujours trè s-fa ibles , ils soufflaient de
95.