[U'ès du riv ag e, plusieurs bancs de vase étaient à découvert,
indiquant ainsi la nature du fond, qui doit être bon pour les
ancres.
Il est à regretter que l ’heure trop avancée ait emjîêché
M. Lottin d'aller reconnaître l ’entrée du Manoukao avec une
pirogue.
Le 27 fév r ie r , avant 6 heures du m a tin , nous étions sous
voiles, avec une petite brise du S .S .O ., faisant route à l ’E.S.E.,
vers l’ile Pakii.
Nous nous tenions par un fond variable de 12 à 7 brasses,
vase, au milieu du can a l, dont la largeur est d’un peu plus
d’une lieu e , et qui est formé au S. par la côte de Ware-Rawa,
et au N. ])ar la côte S, de l ’ile 'Waï-Heke.
Cette dernière ile e st, après O te a , la plus considérable de
la baie Sbouraki ; elle est d’une forme tr ian gu la ire, de 10 à 12
lieues de tou r , bien boisée ; mais son nom semblerait indiquer
qu’il ne s’y trouve pas d’eau douce.
Eutre la partie O. de Wai-Heke et Motou-Tabou, la distance
est d’une lieue. Dans cet intervalle se trouvent la petite ile Hie,
les rochers O k a , et quelques pierres qui nous ont paru barrer
ce passage et le rendre impraticable pour les navires.
La pointe méridionale de Waï-Heke se trouve droit au N.
d'une petite presqu’île qui indique l’emboucliure du Waï-Roa ,
probablement semblable au Mogoïa. Dans cet endroit la largeur
du canal est d’une lieue, et M. G u ilb e r t, envoyé pour
sonder d’une pointe à l’a u t r e , trouva un fond régulier de 4
bra sses, vase ; mais à l’E. de cette ligne il rencontra bientôt
moins de 4 b ra sses, et il fallut renoncer à faire passer la corvette
par le canal de Pakii. Revenant donc sur bâbord , nous
donnâmes dans un canal formé par la côte orientale de Wai-
Heke, et les iles Poo-Nouï, Ïo ro -T o ro a et Paka-Toa.
Ce canal, qui n’a guère plus d'une demi-lieue de la rg e , se
trouve encore resserré à l'entrée par uu ilo t ( T akoupou ) situé
vers son milieu. Nous passâmes par le bras du N. à moins de
deux encâblures dc ce ro c b e r , et n’a y a n t , durant long-temps ,
que 4 brasses d’eau sous la quille ; jieu après, le fond remonta
jusqu’à i 5 brasses. On laissa sur bâbord un petit banc recouvert
seulement de 2 brasses d 'e a u , pois le fond resta uniformément
â 8 brasses, toujours vase.
L ’ile Poo-Nouï est de moyenne h au teu r , bien b oisée, avec
uu sommet bien prononcé; elle peut avoir 12 milles de circuit.
Droit au N. de Poo-Nouï, les petites îles To ro-Toroa et
Paka-Toa continuent de former la côte orientale du canal ; elles
sont de moyenne h au teu r , tapissées de v e rd u re , et laissent
entre elles et Poo-Nouï des intervalles de quelques câbles,
remplis par des rochers, et praticables seulement pour des
bateaux.
Enfin , à 3 heures du so ir , nous rentrâmes dans le bassin
de la baie Sbou rak i, un peu au S. de fe iid roit que Cook désigna
sous le nom d'îles de l'Ouest.
D’une voix unanime nous décernâmes le nom de notre navire
au beau canal que nous venions de parcourir dans toute son
étendue, et d’explorer avec tant de succès. En le prenant depuis
l’ile Rangui-Toto ju sq u ’à celle de Paka-Toa , il offre une
étendue dc 27 milles, pendant lesquels, resserré entre deux
rives très-rapjiroebées, il peut offrir en tous temps les meilleurs
mouillages. II ii’est pas douteux qu’un jou r ces canaux
joueront le rôle le pins important dans la navigation, lorsque
la colonie de la Nouvelle-Galles du Sud aura pris le développement
dont elle est suscejitible. Nous n’avons pas compris dans
cette évaluation la branche du Waï-Tama ta, dont nous n ’avons
pu assigner l’étendue réelle, mais qui, à partir de la pointe de
Taka-Pouni, nous a paru s’enfoncer vers l'O. d’au moins 10 à
12 milles.
Voyage de ¡'Astrolabe. 6 6