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assez forte. Le courant varia de 12 à 20 milles par jour, et le
plus généralement portant au N . O. Le baromètre quitta à peiue
la station de 28’’' 2 ',5 ; et le thermomètre, le jo u r comme la
n u it, à l’air aussi bien q ü à la surface des e au x , 11 oscillait
([u’entre 24 et 26“. Aucune apparence de te r re , aucun indice
même qui annonçât sa proximité, ne s’offrit à nos regards.
L e 29 ju in , â midi, uos observations nous plaçaient par 1 1“
48' lat. S. et i 5 2 ° 3 o ’ long. E. Nous étions environnés par une
brume épaisse, humide et Ixalclie, indice infaillible du voisinage
des terres, mais qui uous en dérobait 1 aspect. A 4 heures dn
soir, je ne m’estimais plus q ü à 4 ou .5 milles de la partie S .E .
de nie Rossel, et, ne voyant r ien , je présumai que je devais
avoir une différence de longitude considérable avec d Entrecas-
teaux. Ignorant dans quel sens pouvait être cette différence, je
me décidai â me maintenir, durant la n u it, sur l ’espace reconnu
avant q u e lle n’a rriv ât; mais heureusement, â 5 beures 20 minutes,
la vigie des barres signala une petite ile peu éloignée
d an s fO . 17° S. Je supposai sur-le-champ que cet ilot devait être
celui que vit Ruault-Coutance au S .E . du cap de la Delivraucc,
désigné comme uu sim]ile rocher sur la carte de Rrusenstern ;
m.ais que M . Ereycinet a b i e n i n d i q u é comme une de dans 1 atlas
du Noyage de Baudin, d’après le journal du capitaine Ruault.
Un quart d’h eure après, dans une éclaircie qui dura a peine
5 minutes, une haute te r re , qui me parut n ’ètre autre chose
que le cap de la Délivrance, se présenta à mes rega rds, dans
l’O., â la distance de i 5 a 18 milles. Alors je fus complètement
rassuré, et je vis seulement rpie nos montres nous donnaient
pour ce cap une position beaucoup plus reculée vers 1 O. ([ue
celle de d’Eutrecasteaux.
Nous passâmes la nuit aux petits bords; nous eûmes un ciel
très-couvert, une brise lourde et inégale du S .E . , avec des rafales
et une mer très-pesante.
Le 3o , â 6 beures 25 minutes du inatin, la vigie signala droit
devaut nous, dans le S .O . , la petite île de la veille, que je
nommai ile Adèle, du nom du brick que commandait Ruault-
Coutance. Peu après, elle fu t visible de dessus le pont, ainsi que
les hautes terres de l ’île Rossel. A 8 heures et demie nous étions
]iarveims sur le méridien, et à 3 milles au W. de file Adèle. C’est
tout simplement un banc de cora il, de 2 ou 3oo toises de diamètre
, surmonté d’uii bouquet de grands a rbre s, et placé sur
l’extrémité orientale d’un ré c if qui parait se joindre au cap de
la Délivrance, dont l’île Adèle est éloignée de 7 milles dans l’E.
i5" S.
Cependant nous ne pouvons pas affirmer t[ue le récif soit
continu entre ces deux terres; ca r la vigie distinguait deux
pointes qui se croisaient, et la distance à laquelle nous eu étions
ne ]iermettait pas de voir par-dessus. Si toutefois le ré c if est
coupé daus cette partie, le ¡lassage doit être très-étroit.
Je gouvernai ensuite droit au N. du monde, me luaiuteiiaul
sur le méridien de l’île Adèle, tandis que M. Jacquinot profitait
des moindres éclaircies pour observer des angles horaires et
déterminer sa jiositiou. Nous prolongions ainsi à la distance
moyenne de 7 milles la partie N .E . de l'ile Rossel, terre élevée
qui ne présente aucuu sommet remarquable 1 d’épaisses forets
descendent jusqu’à la mer; la pluie uous a empêchés de saisir les
détails de la côte. Nous avous néanmoins recouuu que les récifs
cessent au caj) même de la Délivrance; la côte court ensuite 6
milles vers le N .N .O . , et vient former la pointe N .E . de l ’ile,
(]ui est probablement le point fjui fut ¡iris pour le caji de la
Délivrance par d’Entrecasteaux.
Cejiendant, ¡lour que le nôtre fût identique avec celui lyue
Bougainville ajipela de ce nom, il faudrait que ce navigateur
eût commis une grande erreur dans sa latitude, qu’il porte à
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