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|)ointé à toute volée. Alors ils poussèrent des cris de détresse,
redoublèrent d ’efforts pour s’éloigner ; l ’on en vit même q u i,
pour mieux se soustraire au danger, quittèreut leurs pirogues
pour sauter à fe au et se mettre à la nage. Du reste, aucun
d'eux ue fu t blessé, car uous vîmes les balles et la charge de
mitraille tomber bien au-delà des pirogues. Nous avons nommé
ause de l’A ttaque la partie de la côte d’où sortirent ces naturels,
et il est probable qu’un petit navire pourrait y trouver
un mouillage commode.
Enfin, une légère brise d’O. nous permit de mettre le cap
au la r g e , et d’éloigner lentement la côte , dont la [iroximité
devenait déjà for t inquiétante pour nous.
Il a plu toute la n u it, et le 12 , au jo u r , bien que nous ne
fussions qu’à 2 lieues de te rre , la brume nous empêchait d’en
distinguer les accidents. E n fin , vers 8 heures 1/2, la pluie a
cessé et le ciel s’est un peu éclairci ; mais nous n’avons eu
q ü u n c faible brise du S .O . variable au S .E.
A g heures, nous avons fait une station à 4 milles au N.
d'une pointe peu prononcée (pointe Batou). Les monts Bougainville
et Cyclopes se montraient dans toute leur s|dendeur;
entre leurs masses imposantes, la côte était moins élevée, et
deux pointes bien tranchées semblaient former feutrée d’un
eufoncement considérable.
A midi, nous vimes que le courant nous avait portés de
29 milles dans l’O .S .O . dans les 24 heures; nous étions parvenus
devant ce vaste enfoncement qui creuse fort avant dans
les terres , surtout dans la partie du S ,E. Son ouverture étant
de 4 m ille s, je présume q ü on doit trouver d’excellents mouillages
dans l’intérieur, qui a au moins 20 milles de c ircuit,
avec quelques petits ilôts.
Réduit à passer devant cette baie sans pouvoir l ’explorer,
étant privé des objets nécessaires pour tenter avec quelque
succès d’y conduire la corvette, je lui ai laissé le nom de
Humboldt. La pointe du N .O , de l ’entrée reçut le nom de
pointe Caillié; celle du S .E . le nom de pointe Bonpland. Elles
sont furie et l’autre d’une hauteur médiocre, escarpées, et la
première est surmontée d'un petit mondrain assez remarquable.
D ’un côté le mont Bougainville, et de l ’autre les monts
Cyclopes, comme deux sentinelles gigantesques, signaleront
aux navigateurs l ’approche de la baie Humboldt à |dus de
20 lieues de distance. 11 est probable que ces deux énormes
montagnes sont les mêmes que Bougainville nomma Cyclopes;
mais je n’ai conservé ce nom qu’à celle qui se trouve à
l ’O. de la baie Humboldt, et qui offre une hauteur plus considérable,
avec divers pitons à peu près égaux. Nous avons
placé l ’entrée de la baie Humboldt par 2° 2 8 'lat. S , , et i 38°
24' long. E.
Au moyen d’une faible brise dn S .E . , nous continuâmes à
suivre la côte à 10 milles de distance. Sous les flancs des
monts Cyclopes, elle est haute, escarpée, couverte d’arbres
jusqu’à la mer, et sans clairières ni lisières, ce qui lui donne
uu aspect sauvage et désert.
A 6 beures du soir, nous étions à 17 milles dans le N .N .O .
de la pointe Caillié.
Le calme a régné toute la n u it , et le i 3 , au jo u r , nous
avons vu que le courant continuait de nous entraîner vers l’O.
Le calme persistait, et uous n’avons pu avancer qu’avec une
grande lenteur.
La masse des Cyclopes, depuis la baie Humboldt jusqu’à
l ’anse lo , embrasse une étendue de 9 lieues; la côte descend
ensuite en jieute douce jusqu’à la plage, et offre une suite de
calangues séparées par des points plus ou moins saillants.
Les deux premières, qui ont reçu le nom d'anses lo et Isis,
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