Avril
1828.
¡26 VOYAGE DE L ’ASTROLABE.
Une sorte de scrupule rn’engagea à admettre dans cette combinaison
les travaux de tous les navigateurs qui avaient eu pour
objet cette île célèbre. Mais il eût été probablement plus exact
de rejeter la détermination de M. D illon , et alors la longitude
d’Ocili aurait été.......................................................... 164° 27' 32" E.
Durant les i 5 premiers jou rs, on eut de petites brises, du
S .E . au N .E . , avec quelques grains; et le plus souvent beau
temps. Mais durant les 10 derniers jo u r s , le vent ayant passé
au S .O . et au N . O ., on éprouva des pluies abondantes, et uu
air humide, chaud et suffocant, qui furent sans doute la première
cause des fièvres qui vinrent assaillir VAstrolabe. Le
thermomètre indiquait constamment 28 ou 29°, jour et nuit,
à l ’air et à la surface de l’eau, durant la période du beau temps;
au moment des pluies, il descendit de 2“ ; puis le mercure remonta
à sa première station.
X X II .
TRAVERSEE DE VANIKORO A GOUAHAM.
Le i " avril, la surface de la mer a été continuellement couverte
de pierres ponces; cette circonstance, identique avec celle
qu’observa jadis Quiros en ces parages, semble annoncer
fexistence de quelque volcan dans les environs. A midi 4o minutes,
je mis le cap au N. O. i /4 O . , pour gouverner sur l ’île
Re iiiied y, dont le point ne me plaçait qu’à 27 lieues.
Le 2 avril, parvenu sur le parallèle de l’ile K en n ed y , je
laissai successivement porter à l ’O .N .O . , O. 1/4 N .O . , et
M
CHAP. II. — HYDROGRAPHIE. 427
enfin à l ’O . , et nous courûmes toute la journée daus cette di- A"«
rection. A six heures du soir, (A stro la b e se trouvait précisément
sur la position de Kennedy d’a(irès Ari'owsniitli; comme
l ’horizon nous aurait facilement permis d’apercevoir une île
haute à i 5 milles de distance, n’ayant rien vu, j ’en ai dù conclure
que celte ile devait être située plus à fO , Il aurait fallu
consacrer encore 24 heures et courir tout ce temps à l’O. pour
décider cette question ; mais avec 4° hommes sur les
cadres, je ne crus pas devoir faire ce nouveau sacrifice à la
géographie, d’autant plus que cette manoeuvre m’aurait sou-
venté considérablement, et je devais me mettre en garde contre
les vents du N / E ., et les violents courants de fE . à fO . ,
éprouvés en ces parages par divers navigateurs. Déjà ceux que
nous éprouvions s'élevaient à 18 milles dans les 24 heures.
Ainsi, à 6 heures précises, le cap fut remis au N .N .O . , avec
toute la voilure que la prudence permettait de conserver.
Les pierres ponces passèrent encore toute la journée le long
du b o rd , mais eu moindre quantité que la veille. T o ut bien
considéré, je pensai que ces pierres venaient de f ile du Volcan
ou Tinakoro près Nitendi. Les vents violents du S .O . qui
avaient régné quelques jours auparavant avaient pu déterminer
des courants de cette partie, capables d’entrainer ces matières
volcaniques à 60 ou 80 lieues sous le vent.
Le 22, à midi, je nie trouvai sur le parallèle et à 20 lieues
environ d an s lE . de la position assignée aux iles Moiite-Verde,
sur la carte d’Arrowsmitli. Je m ’étais mis en latitude avec ce
groupe dans r iiite iilion de courir l ’espace d’un ou deux degrés
dans r O ., pour en faire la reconnaissance. Mais la brise tomba,
et toute la journée nous eûmes du calme. Cette contrariété me
décida à poursuivre ma route au N .O . , attendu qu’il m’aurait
fallu rester en panne durant la n uit, et perdre peut-être 2 ou
3 jo u r s , ce qui n'était point p raticable dans l ’état où nous étions.