Dclübre
J827. Le mot de cette énigme me fut donné par les observations
de longitude qui m’apprirent que, d’un cô té , le courant nous
avait entraînés de près de l 'i milles à l ’O .S .G . , dans les ^4
heures qui venaient de s’écouler, et q u e , d’un autre cô té , la
carte d’iArrowsmith plaçait effectivement les terres de Wetter
•i5 milles trop à l’O. par rapport à Amboine.
Il a fallu me résoudre à suivre la route de la C o q u ille et à
passer à l’O. de Wetter. En conséquence j ’ai mis le cap sur l’île
Doçr, e t, à m idi, nous étions à 5 milles D 7 7 ’ environ au N .O . de
cette ile.
Nous plaçons le sommet de l’ile D o g par 7” Sg' lat. S. et
123” 36’ long. E.
Au travers d’uue brume fort épaisse, nous n’entrevoyons
qu’à peine les terres de Kambing,
Nous avons ensuite prolongé la côte occidentale de Wetter
et de Babi à 2 lieues de distance au plus, portés sur la mer la
plus calme. Toutes ces côtes, naturellement fort élevées et
sillonnées de ravins profonds, présentent en masse, vues de la
mer, un aspect aride et dépouillé de végétation.
Le i 5 , au m atin , uous donnions dans le canal formé par
Ombai et R am b iu g , et uous prolongions la côte occidentale de
cette dernière ile , à 2 lieues de distance. Malgré le calme, le
courant nous a entraînés rapidement vers le S .O . , et nous
approche sensiblement des côtes de Timor. A m id i, nous nous
trouvions à 6 milles au S. de la pointe S .E . d ’Omba i, et à peu
près au milieu du canal entre Timo r et O m b a i, et dans la
soirée, nous rangions à 4 ou 5 milles de distance les terres
du cap Batou-Loti. Elles sont basses et boisées au riv ag e, mais
la côte se relève rapidement ; çà et là , on distingue des montagnes
de quatre ou cinq cents toises d’élévation au moins,
dont quelques-unes affectent la forme de pitons aigus et
solitaires.
Nous u ’eùmcs toute la nuit ([u’uuc très-i’aible brise du S. au
S .E . , et je ue pensais jias avoir fait plus de 12 ou i 5 milles eu
route. Quelle fut ma surprise, le 16 au jjoiut du jour, de me
trouver à 5 ou 6 milles au N. de la petite ile Goula-Batoul
Pour cela, le courant avait dù nécessairement nous entraîner
l’espace de j>rès de 5o milles au S .O . en 12 beures. Cette
incroyable vitesse du courant m a empêché de comparer avec
aucuu succès mes relèvements avec les positions de mes de-
vauciers.
La eôte de ’Limor (|u’euvirounent eu partie d’épaisses vapeurs,
continue d’offrir le même aspect. La masse imposaute
du mout Bolerata domine toutes les montagues voisines, el
sou pic, peu éloigné de la cô te , offre une reconnaissance utile,
ainsi que le Coin de mire qui, vu d’uu jieii lo iu , semble être
une petite ile médiocrcmeut élevée et [>eu éloignée de la
grande terre.
Vers midi, le peu de brise ayant tourné au N. et N .O . , a
ramené une violente chaleur. D’immenses lames du S .O . , qui
soulèvent paisiblement notre corvette, annoncent qu’uu coup
de vent violent de celte partie a dù souffler récemmeut daus
les mers australes.
En passant devaut Coupaug, la brise revint au S .E . et à
l’E .S .E . , et me fit renoncer au projet d'y je te r l ’aucre pour
nous y procurer des rafraichissemeuts.
Le 17, f lio r iz o u , chargé de vapeurs, ne nous a permis de
revoir la terre qu’à 9 heures 1/4. Alors nous avons reconnu à
une assez grande distauce dans le S .E . , les terres peu élevées
de Roti.
A 6 beures du soir, nous n’étions pas à plus de 7 milles au N.
de file D ou , qui nous a paru basse, peu étendue, et couverte
de grands arbres. Peu a|>rès, nous uous sommes trouvés définitivement
hors de rarcbi[)el d’A s ie , et de nouveau lancés sur
Voyage de P Astrolabe. 9 9