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intention était de serrer le vent tribord amures pour prolonger
la partie septentrionale ; mais la côte Inyait directement a
l’E,N.E., et avec la brise de l’E .N.E., il était impossible de faire
cette route. Il fallut se contenter de déterminer la position des
points en v u e , afin d’avoir la largeur de l ’ile.
A 6 beures du soir , uous avons cessé de faire ro u te , et nous
avons passé la nuit aux petits b o rd s , abrités eu partie par l ’île.
La brise mollit beaucoup, et nous reçûmes plusieurs averses de
minuit à 4 b eu re s , ensuite le temps resta couvert.
Le 7, à 7 beures du matin, l'ilot de la pointe O. de Randabon
nous restait à ta milles dans le S.E. La pointe N. de l î le était
à fE . i/4 S.E,
Ou apercevait le pic au milieu des nuages et le reste de
l’ile était embrumé; nous serrâmes le veut tribord amures, et
ne pouvant gouverner qu’au N . , nous comptions rallier la côte
de Viti-Levou assez à l’E. pour revoir les derniers points reconnus
dans la soirée du 5 juin ; mais cet espoir fut encore
trompé. Dès 9 beures 10 minutes du m a t in , la vigie des barres
signala dans le N.O. une terre basse qui ne tarda pas à être
visible de dessus le pont. A l ’aide d une bonne brise d E .N .E .,
nous espérions la doubler au vent et poursuivre notre route
vers Viti-Levou; mais à 9 heures 5o minutes, la vigie annonça
un ré c if droit devaut nous qui se rattachait à l i le et nous
barrait entièrement le passage, A mesure que nous approchions,
il s’étendait de plus en plus vers l ’E . , et peut-etre se
r a t ta c h e - t - il à ceux que nous avons inopinément rencontres
dans la nuit du 5 au 6 , et qui sont à une douzaine de lieues
dans l’E.
A 10 heures a 5 minutes, nous n ’étions plus qu a 3 milles de
la partie la plus méridionale de ce ré c if, qui se trouve sur
le même parallèle et à 8 milles â l'E. de la pointe S. de 1 de
(|ue uous venions de découvrir. Nous fîmes route à l'O ., et
vers 11 heures, nous passions à 5 ou 6 cents toises de la pointe
méridionale de cette île, que nous sûmes plus tard se nommer
V a to u -L e le , puis nous prolongeâmes sa côte occidentale â
moins de a milles. Daus cette partie le ré c if se réunit au rivage.
De distance en distance, nous découvrions des groupes de
naturels appartenant à la même race que ceux de Laguemba.
Vers II heures 1/2, un de ces group es , composé de 8 ou lo
na tu re ls, agitant un morceau d’étoffe blan ch â tre , nous c rû mes
distinguer parmi eux un individu dout la couleur semblait
plus claire, et qui ue faisait aucune démonstration extérieure.
On mit en travers jiour envoyer la baleinière à terre ; mais le
vent déjà très-frais augmenta encore, et il passa des risées
si violentes que le canot aurait été dans l ’impossiliilité d’atteindre
la côte. Nous nous contentâmes de faire notre station
de midi sans trouver fond à 90 brasses, sur le jiarallèle et à
3 milles à FO. de la pointe S. de File, que uous plaçons par
18° 37' lat. S. et 175° 12' long. E. Puis nous continuâmes notre
route au N.
A I beure 5o m in u te s , uous laissions à 1 lieue dans FE. la
pointe N. de V a to u -L e le , qui se trouve accompagnée de plusieurs
petits îlots assis sur les récifs, qui partent de cette pointe
et se dirigent vers FE.
Cette île n’a pas moins de 9 milles de longueur du N. au S.
sur une largeur moyenne de 2 milles. La belle végétation
dout elle est couverte lui donne un aspect assez rian t, et les
cimes mobiles des cocotiers dominent çâ et lâ les arbres d’uiie
taille moins élevée; elle est fort basse dans toute son étendue,
excejité dans la partie du N.O. où elle offre des falaises de 40 à
5o pieds de hauteur, déchirées et taillées à pic au bord de la mer.
Dès I heure i 5 minutes, uous avions aperçu, à 6 ou 7 lieues
daus le N . , à travers la b rume, de hautes montagnes qui ne
pouvaient appartenir q u ’à Viti-Levou.
Voyage ilc ¡Astrolabe.