La position que nous assignons à l'ilot septentrional du groupe
Beaupré est 20° 20' lat. N. et i 63° 43' 5o" long. E.
Je devais maintenant me rendre sur les côtes de la Louisiade ;
mais sur ma route il me parut intéressant de constater d une
manière définitive la iorme des récifs septeiitriouaux de la
Nouvelle-Calédonie vers leur extrémité N. 3e dirigeai donc vers
ce point la route de la corvette.
Le 22 ju in , à m id i, nous étions par 17° 53' lat. S. et 160° 4»
long. E. Nous trouvâmes que le courant nous avait portés de
26 milles vers le O .N .O . dans les 24 heures; la veille il uous
avait portés de 24 milles dans le N .O . i /4 N. Avis aux navigateurs
qui auront à fréquenter cette jiartie de l ’océan Pacifique.
Dès que j ’eus connaissance de ce fa it, je me liâtai de mettre
le cap au S .O . , de peur de dépasser les récifs septentrionaux
de la Nouvelle-Calédonie sans les voir. A midi i 5 minutes, la
\igie aunoiiça leur présence sur b âb o rd , à 7 milles de distance
environ. Bientôt nous les vimes de dessus le p on t, et reconnûmes
qu'ils formaient la pointe N .E . du ré c if, partie explorée
p.ar d’Entrecasteaux, eu mai 1793. Nous passâmes â 4 milles
de cette p ointe,poursuiv an t notre route au S .O ., et uous nous
assurâmes q u e , loin de se jirolonger vers le N ., le brisant se
re|)lie sur lui-mcme, et forme uu enfoncement de 6 milles de
|irofondeui' sur i 3 uiilles de largeur.
Dans cette espèce de b aie , la petite île Huon, basse, boisée,
et d’un mille de c ircu it, est la seule partie du ré c if qui s’élève
au-dessus du niveau de la m er ; â 2 milles à l’O. de cet îlo t, le
ré c if court presque directement au N ., fesiiacc dc 9 milles, et
se termine par une poiute étroite <yue surmontent quelques
roches nues, et tpii ne sont élevées que de quelques pieds au-
dessus du niveau des eaux.
Il faut avoir soin de se tenir en garde contre l ’approclie de
ces tristes brisants; tenté par le désir de les recouuaitre plus
exactement, je m’eu approchai de trop jirès, et j’eus lieu de
m apercevoir (pie les courants portaient avec beaucoup de force
à l’O. Il me fallut serrer tout à coup le vent tribord amures, et
prolonger uu moment ces coraux menaçants au vent et à moins
d’un mille dc distance.
A 3 heures p réc is e s , nous étions hors de tout danger ; nous
limes uue station, observant des angles horaires, justemeut à
2 milles au N. des rochers dont uous venons de parler. L'uii
d’eu x, haut do i 5 à 20 pieds, est [ilus remanpiable que les
autres, et le ré c if ne s’étend pas â plus d’un mille au N.
A ces rochers nous reconnûmes le terme des récifs vus pai'
d'Entrecasteaux, en ju ille t 179 2, et qu’il avait considérés, avec
ra ison , comme leur limite septentrionale.
En outre, il est difficile de mieux s’accorder que nous ne
la von s fait dans nos déterminations pour la pointe N . O . ,
jiuisque nos longitudes ne diffèrent entre elles que de quebjues
secondes. Seulement, au beu de 18' de différence iudiquées par
d’Entrccasteaux eutre le méridien de la poiute N .O . et celui
de la pointe N .E . , nous n’en avons mesuré (yue i 3. A cet égard
nous ferons observer que notre route entre ces deux pointes a
été dire c te , tandis que les déterminations de d’Entrecasteaux
ont dépendu des travaux de deux années différentes. D ’un autre
côté, fa c tion irrégulière du courant a pu altérer notre résultat.
Voici les positions assignées par \ Astrolabe k ces deux points:
Récif septentrional de la Nouvelle-Calédonie
........................................................ Eat. S. Long. E.
Pointe N .E .................................... 17° 5g' 7" iGo° 34' 5o"
Pointe N .O 17° 52' 4o" 160° 21' 25"
Nous finies route ensuite vers la Ijouisiade. Durant les huit
jours que dura cette traversée, nous eûmes régulièrement une
belle brise d’E. et d’E. S . E ,, avec un ciel uuageux et une houle
Voyage île l'A strolabe. g j
i