Le I " août, au point du jo u r , le ciel est encore entièrement
couver t; mais comme la ¡iluic a cessé, je me décide à
faire route au N .N .E . pour reconnaitre la terre à ([uelque
prix que ce soit. A 6 heures 1/2 la vigie annonce une ¡»etite ile
basse de f avant; nous en ap|)rocbous rapidement : c’étaient
deux petits dots, (¡ue uous avons nommés iles Roos; à 8 heures
nous primes des angles horaires , nous en trouvant alors à
7 milles dans le S .S .O . Nous distinguons par niomeuts la
côte de la Nouvelle-Bretagne, qui s’étend depuis LE. jusqu’au
N .O . , eu passant par le N . , et sans interru|)tioii. Du reste,
ces terres sont ¡iresque constamment chargées de nuages, et
ne se découvrent (¡ue rarement et partiellement à nos regards,
de sorte qu’il nous est impossible d’en bien saisir l’ensemble
ni les détails.
Nous passâmes à moins de 6 milles des deux dots Roos ;
ils nous ont ¡larii être â uue lieue de la terre la plus proche,
et cette terre semblait elle-mème être composée dc petites
iles. Nous nous dirigeâmes ensuite à l’O . N . O. et à l’O ., vers
un groupe d’iles plus considérable, situé également devant les
terres de la N o u v e lle -B re ta gn e , et qui reçut le nom d’iles
Gracieuses.
A midi, nous avons enfin obtenu la latitude, par des hauteurs
prises à 12 minutes du méridien ; c’était le sixième jour
que nous en étions privés. Nous étions alors par 6° i 4' lat. S .
et 146° 43' long. E . , â 4 milles daus le S .S .E . de la plus
orientale des iles Gracieuses. Les montagnes étaient toujours
embrumées; cependant nous apercevions droit au N . , et à 7
m ille s, une poiute qui reçut le nom de caj> Merkus. Le canal
entre les iles et cette pointe nous parut être d’environ quatre
milles.
Nous prolongeâmes ensuite les lies Gracieuses à la distance
moyenue de 5 milles; nous en comptâmes ciu(( principales,
accompagnées de quelques petits îlots. Elles sont basses,
couvertes de verdure, sans aucun danger, et paraissent mériter
le nom que nous leur avons donné. Ce petit groupe a 9 milles
d’étendue E . et O . , et 4 milles N . et S. A la station de
2 heures 3o minutes a|«'ès midi, nous étions presque sur le
mér idien , et à 6 milles dans le S. de l’ilot le plus occidental.
A 3 heures 5 minutes, nous distinguâmes lo cap Ann de la
Nouvelle-Bretagne, dont nous étions à 4o milles dans le S .E .
Je continuai ma route vers fO . , ne croyant pas devoir me
rapprocher trop de te r r e , de peur de ne pouvoir doubler à la
bordée le cap Ann si le vent revenait au S . O.
Au coucher du soleil, l ’horizon était déjà si dégagé que nous
découvrîmes dans fO . les hauteurs du cap R iu g -W illiam , et
dans le N .O . celles de f ile R o o k , â la distance de i 5 et
18 lieues.
Nous restâmes de bonne heure aux petits bords, afin de ue
pas nous engager durant la uuit sur les basses qui faillirent
être funestes aux vaisseaux de d’Entrecasteaux.
Le temps fut très-beau toute la n u it, et le 2, dès (pie le jour
commença à poindre, nous fîmes route au N. et au N .O .
pour rejoindre la terre. Le temps était clair, mais l’horizon
embrumé ue permettait pas de voir les terres. A 7 heures,
nous distinguâmes celles du cap King-AVilliam dans F O .S .O .,
puis les deux pointes de f ile R o o k , le cap Ann et la base de
lile du Volcan. A la même heure la vigie signala de petites
des basses d a n s lO .N .O ., a 10 ou 12 milles de distance. Je ne
¡)us douter que ces lies ne fussent celles dont je voulais
éviter l ’approche. Au lieu de rester en place, durant la n u it,
le courant m’avait entraîné de près de 20 milles dans l’O.
Cependant, comme je me trouvais encore ap rè s de 10 milles
dans l’E. de la route de M. d'Entrecasteaux, en mettant promptement
le cap au N .N .E . , je me flattai de l'espoir d’échapper