Dûceaiiiit de renoncer définitivement à la relâche du golfe Exmouth. Je
vais diriger ma ro u te , afin de passer du moins sur la position
assignée aux iles T ry a ls , sur les anciennes cartes, à 80 lieues
des côtes , entre le 19' et le 20' degré de latitude méridionale.
La hrise du S. a fraîchi et nous pousse désormais un peu plus
rapidement, malgré la houle qui s’est en même temps soulevée.
Le courant uous emporte régulièrement de 12 à 20 milles à l’Ü.
chaque jour.
Le 20, daus la matinée, nous avons traversé fespace sur
lequel devaient se trouver les T ry a ls , d’après la version la plus
probable. Mais nous n’avons rien remarqué qui ait pu faire
soupçonner la présence des terres. Ces rochers prétendus n’ont
jamais existé au large de la Nouvelle-Hollande. Sans aucun
d o u te , de grandes erreurs en longitude auront causé la méprise
des navigateurs venant de l’O. Les uns auront ¡iris pour les
T rya ls la pointe N .O . de la Nouvelle-Hollande; les autres, les
iles de Dampier avec leurs récifs , parce qu’ils ne voyaient
point la côte. On sait que les recherches du capitaine K in g
et de M. Duperrey n’avaient pas en [dus de succès que celles de
V Astrolabe.
Le 28, parvenus au 28' degré de latitude méridionale, nous
avous enfin la satisfaction de voir le vent de S . E. tout à coup
cesser, puis varier au N. et au N . O . Nous mettons le cap au S .,
et désormais, favorisés par le vent et le cou rant, nous cheminons
¡dus rapidement.
Le 2 décembre, nous avions grand frais d’O . S . O ., avec une
lioule énorme. Huit jours ont suffi pour nous faire passer des
douces brises et des eaux paisibles du tropique, aux vents impétueux
de riiémlsphère austral et aux immenses houles qui
soulèvent habituellement ses flots.
J.e I I , à midi, nous étious par 44° 3? b- c l ‘ “ û” 3 i'
long. E. Nous avons reçu un grain de grêle, et dans la n u it, le Umni.r«
thermomètre descend jusqu’à 9°.
Le 1 2 , les observations nous apprennent que le courant nous
a entraînés de 48 milles au N .N .E . , dans les soixante-douze
heures qui viennent de s’écouler.
Le i 3 , un grain violent de l ’O .N .O . emporta notre hunier,
et nous filions ensuite buit noeuds sous le jietit foc s eu l, au
travers d’une boide énorme.
Le 16 , dès 9 beures 7 minutes du ma tin , le jiremier j ’aperçois
très-distinctement le rocb er Mewstone à 4 ou 5 lieues de distance
d a n s le N .E , , et peu après les terres de la Tasmanie, au
travers de la brume.
A 10 beures 48 minutes, nous passions à 2 milles au S. de
Mewstone, puis nous continuons à contourner la côte à 3 ou 4
milles dc distance, pour nous diriger vers la baie des Tempêtes,
poussés par une belle brise de l’O .N .O . , variable à fO .S .O .
Vers 2 heures 1/4 de l’après-midi, VAstrolabe rangeait le
cap S. à une lieue, et là je reconnus que nos montres nous
plaçaient beaucoup trop à l ’O. A 3 heures 1/2, j ’étais arrivé
devant l’entrée du canal de d’Entrecasteaux, et je gouvernais
sur la pointe Tasman. Mais je songeai qu’il était déjà for t tard,
et je tenais à m’assurer un mouillage pour la nuit. En outre,
je n ’étais pas fàclié que {A strolabe put visiter le beau canal découvert
et reconnu par les vaisseaux français que commandait
d’Entrecasteaux.
Ainsi je me décidai à laisser porter au N. Nous passâmes fort
près de plusieurs pâtés dangereux qui semblent encore s’étendre
au large des récifs marqués sur la carte à l ’eutour des îles Stériles.
Sur la pointe d’un de ces brisants, nous remarquâmes
tout le devant d’uii navire qui parait s’être dernièrement perdu
sur ces roches. A mesure que uous entrions (fans le canal, la
brise mollissait de plus eu plus, en variant au S. et même i 1 E.
Vojag« de P Astrolabe. lO O