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jeux grands et presque verticaux, et le corps très-élevé
au-devànt de la nageoire dorsale.
Le spare queue-d’or vit dans la mer qui baigne les
côtes du Brésil. Ses couleurs sont régulières, brillantes
et magnifiques : le tableau générique en indique les
nuances et la disposition. Quelques individus, au lieu
d’un violet argenté, présentent, sur une grande partie
de leur surface, un rouge clair, ou couleur de rose
animé; mais les tons dont ce spare resplendit, sont,
en général , si éclatans, que Pison a cru devoir attribuer
à leur vivacité la phosphorescence dont jouissent
les spares queue-d’o r , indépendamment de toute
réflexion de lumière due à leurs écailles luisantes ët
colorées. Cependant cette qualité phosphorique est
élevée dans ces animaux, ainsi que dans plusieurs
autres poissons, à un degré assez haut pour que la
réunion d’un très-grand nombre de ces osseux répande
une clarté à l’aide de laquelle on peut lire au milieu
d’une nuit très-obscure. Le spare queue-d’or 'a reçu
dans cette propriété phosphorique un présent funeste:
on le pêche avec bien plus de facilité que s’il en étoit
privé. La lumière qu’il produit, quelque douce ou
foible qu’elle puisse être, le trahit, lors même que
son instinct l’entraîne dans la mer à quelque profondeur,
comme dans un asjle assuré; et on le recherche
d’autant plus, qu’il réunit à une chair des plus délicates
et des plus agréables une grandeur considérable.
Marcgrave l’a vu offrir une longueur de six ou sept
décimètres. Le prince Maurice de Nassau a laissé un
très-beau dessin de ce spare, dont Marcgrave, e t,
d’après lui, Jonston, Willughbj et Ruysch, ont aussi
donné la figure.
Les Indes orientales nourrissent le cuning. La tête
de ce spare est petite et comprimée. Un rang de petites
dents garnit l’une et l ’autre des deux mâchoires, La
langue et le palais sont lisses. La ligne latérale est
presque droite. Un sillon longitudinal reçoit la nageoire
du dos, à la volonté de lanimal. Les nageoires
sont jaunes.
Le spare galonné a le corps beaucoup plus élevé que
le cuning. Il préfère la mer du Brésil, comme la queue-
d’or. Toutes ses nageoires sont jaunes ou dorées,
ainsi que les galons ou raies longitudinales dont il est
paré. Il ne parvient ordinairement qu’à la longueur
de deux décimètres. Il séjourne auprès des rivages
rocailleux où l’eau est pure, et où il peut trouver pour
sa nourriture une grande quantité d’oeufs de poisson.
D’après cette habitude, il n’est pas surprenant que
Marcgrave et Pison, qui ont donné la figure de cet
osseux, ainsi que le prince Maurice, Jonston et Ruysch,
et d’après lesquels Klein et Willughbj en ont parlé, lui
aient attribué une saveur des plus agréables, et supérieure
même à celle de la carpe.
Le spare brème a la tête comprimée et petite; la
langue et le palais lisses; les. deux mâchoires également
avancées ; les opercules couverts de très-petites