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réfléchis g rapprochés et réunis en différons fojers
par les surfaces blanches, unies, polies, et diversement
concaves, des roches du rivage et du fond de
l'Océan.
L’organe de la vue du bodian oeillère, préservé de
l ’action de la lumière pendant tout le temps où ce tho-
racin n’a besoin ni de diriger sa route, ni de poursuivre
une petite proie, ni d’éviter un ennemi, doit
donc être, tout égal d’ailleurs, très-délicat ; et il est
d autant plus propre à lui faire distinguer les objets
qu’il recherche ou qu’il fuit, que cet organe est grand
et saillant.
Cette paupière membraneuse présente une couleur
dun beau jaune; la tête est arrondie par-devant, et
presque noire ; le corps et la queue sont d’un brun
jaunâtre ; deux aiguillons arment la dernière pièce de
chaque opercule; un ou plusieurs petits sillons régnent
sur le dessus de la tête ; la ligne latérale , blanche ou
argentée, commence par quatre ou cinq papilles ou
tubercules; les nageoires sont noirâtres. La longueur
ordinaire de l’animal est d’un décimètre ; et c’est particulièrement
à Amboine que le bodian oeillère a été
pêché.
Le louti vit dans la mer d’Arabie, où il se plaît
parmi les madrépores et les coraux. Chacune de ses
nageoires est bordée de jaune. Il parvient quelquefois
jusqu a la longueur remarquable de douze ou treize
décimètres. Ses écailles sont petites , arrondies et
striées. La lèvre supérieure est moins avancée que
celle d’en-bas; mais elle peut être étendue par le
bodian.
Le jaguar habite dans la mer du Brésil; il aune a
demeurer au milieu des écueils, et par conséquent
auprès des côtes. U paroît préférer sur-tout le voisinage
de l’embouchure des rivières; et c’est dans ce
voisinage qu’il s’engraisse, et que sa chair acquiert
un goût encore plus agréable qu’à l’ordinaire, lorsque,'
dans la saison des pluies, les fleuves débordés
entraînent jusqu’à la mer une grande quantité de
substances organiques et nutritives, dont le jaguar
retire un aliment salutaire et abondant.
Ce bodian a la mâchoire d’en-haut plus avancée
que celle d’en-bas; plusieurs rangs de dents presque
égales, pointues, et séparées l’une de l’autre ; deux
orifices à chaque narine; le s écailles dentelées; et le
lobe supérieur de sa caudale plus long que 1 inférieur.
Le prince Maurice de Nassau a laissé de ce poisson un
dessin qui a été copié par Bloch, et qui l’avoit été
auparavant par Marcgrave, d’après lequel Pison, Wil-
Iughbj, Jonston et Roeysch paroissent avoir représenté
ce bodian. e
On peut croire que le macrolepidote a ete peche
dans les grandes Indes. Les deux mâchoires sont aussi
avancées l’une que l’autre, et garnies de dents tres-
serrées ; on ne voit qu’un orifice a chaque narine ; la
ligne latérale est droite, et aboutit a la fin de la dorsale,
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