que rarement et difficilement ; et on ne peut même j
parvenir dans ce temps de leur retraite, que lorsque
leur asyle n’est pas inaccessible à la traîne ’ ou au bou~
lier \
Dans les autres saisons, on les prend avec plusieurs
sortes de filets, ou on les pêche avec des lignes que
l’on garnit souvent de portions de crustacée. Elles
aiment-en effet à se nourrir de cancres, aussi-bien
que d’animaux à coquille, et d’autres habitans des
eaux, foibles et petits.
Dès le temps de Pline, les umbres du Nil étoient
recherchées, comme l’emportant sur les autres par
la bonté de leur goût. Toutes celles que l’on trouvoit
dans les fleuves , les rivières ou les lacs, étoient, en
général, préférées à celles que l’on prenoit dans la
mer; et les jeunes étoient plus estimées que les plus
âgées.
Dans tous les pays où l’on en pêchoit une très-grande
quantité, on les conservoit pour les transporter au
loin, en les imprégnant de sel. Celles que l’on avoit
ainsi préparées en Egypte, recevoient des anciens
Grecs, suivant le fameux philosophe Xénocrate, le
nom particulier de coraxidia; et ces mêmes Grecs
liommoient tarichion c o h a x in id o n , le garum, que l’on *
1 Traîne est un des noms du filet appelé seine. Voyez l’article de la Taie
bouclée.
* Le boulier est un filet dont on peut voir la description à l'article du
ecombre thon.
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faisoit avec ces sciènes imbibées de sel. La variété de
la sciène umbre, dont plusieurs auteurs ont parlé, et
qui est distinguée par ses nuances blanches, étoit moins
recherchée que les umbres- ordinaires ou umbres
noires. Au reste, il est bon de remarquer que l’on a
vu dans l’espèce de poisson noir dont nous nous occupons
, une variété plus ou moins blanche, de même
que l’on voit des individus blancs dans les espèces de
mammifères et d’oiseaux dont le noir est la couleur
générale.
Suivant Bloch, on emploie maintenant, pour conserver
les umbres que l’on a prises, une autre préparation
: on les grille et on les met dans du vinaigre
épicé.
Indépendamment du goût agréable des sciènes
umbres, les anciens avoient un motif très-puissant
pour les pêcher; ils s’étoient persuadés que ces poissons
jouissoient de facultés très-extraordinaires : ils
ont écrit que des frictions faites avec ces sciènes salées'
étoient tm excellent remède contre la morsure du scorpion,
et même contre le charbon pestilentiel, et que
le foie de ces osseux éclaircissoit ou améliorait la vue.
La sciène cylindrique a la partie antérieure de la tête
dénuée de petites écailles; la bouche grande; les lèvres
grosses; la mâchoire inférieure plus longue que la
supérieure, et garnie, comme cette dernière, de dents
petites et pointues; un seul orifice à chaque narine;
les écailles dures et dentelées; la ligne latérale droite;
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