comme ceux d’autres poissons, à faire cette préparation
que I on nomme boutargue ou botargo.
Cecentropome est très-hardi : il est de plus très-
vorace; et voilà pourquoi on lui a donné le nom de
loup. Il nage fréquemment très-près de la surface de
la mer. Plusieurs auteurs anciens se sont plus à lui
attribuer la finesse de l’instinct, aussi-bien que le
courage de la force ; et ils ont écrit que lorsqu’on
vouloit le prendre avec des filets , il savoit creuser
dans le sable, en agitant vivement sa queue, une sorte
de sillon dans lequel il s’enfonçoit pour laisser passer
au-dessus de lui la nappe verticale dans laquelle on
cherchoit à l’envelopper.
On le pêche pendant toute l’année, et avec plusieurs
sortes de filets ; mais la saison la plus favorable p$ur
le prendre , est communément la fin de l’été.
Nous avons exposé ses principaux caractères extérieurs
dans le tableau générique. Nous aurions pu y
parler encore d’une tache noire que l’on voit à la
pointe postérieure de chaque opercule de ce centro-
potne. ;
On compte six cæcums auprès de son pylore; son
foie présente deux lobes; sa vésicule du fiel est grande;
et sa vessie natatoire, qui n’offre aucune division intérieure
, est attachée aux côtes.
La Jamaïque est la patrie du centropome onze-
rayons, qui y vit auprès des fonds pierreux. Ce poisson
a la nuque très-relevée ; les dents très-petites,
nombreuses et serrées ; l’opercule terminé par une
prolongation un peu arrondie, et surmonté par-derrière
d’une petite pièce écailleuse et dentelée; le corps
gros; le ventre rond; le dos arrondi et bleuâtre; les
côtés argentés ; les pectorales et les thoracines d’un
rouge bi’un ; la caudale grise ou bleue à son extrémité.
La mer des Antilles nourrit le centropome plumier,
qui, par conséquent, habite très-près du onze-rayons.
Bloch en a publié la description d’après un dessin dè
Plumier, le célébré voyageur et l ’habile naturaliste.
Les deux mâchoires de ce thoracin sont aussi avancées
lune que 1 autre; le dos est brun; les nageoires sont
jaunes ; la première dorsale est bordée de brun ou de
noir. 4
J’ai reçu des citoyens Noël de Rouen et Metaihe, la
description du poisson auquel j’ai conservé le nom de
mulet, qui lui avoit été donné par ces observateurs,
et que j ai dû placer dans le genre des centropomes
d’après sa conformation. Ce thoracin abandonne la
mer pour remonter dans les rivières, lorsque l ’été
succède au printemps. Le temps le plus chaud paroît
etre celui qu’il préfère pour ce voyage annuel, qu’il
termine lorsque l’automne arrive. Il est très-commun
dans la Seine, depuis le solstice de l’été jusqu a l’équinoxe
de l’automne. Sa chair est excellente un mois
npres son entrée dans leau douce. Il se nourrit de
^ ris, ou de résidus de corps organisés. Il va par